Le président du gouvernement catalan Carles Puigdemont a déclaré, unilatéralement, l'indépendance de la Catalogne, le temps de quelques secondes. S'exprimant devant les élus catalans, ce mardi, après une heure de retard, Puigdemont est revenu sur les grandes étapes de ce processus. «La Catalogne a gagné le droit d'être un Etat indépendant», a-t-il martelé. Cependant, dans un geste d'apaisement, Puigdemont a déclaré la suspension des effets de cette indépendance et a renouvelé l'appel au dialogue et à la médiation internationale. Une douche froide pour les indépendantistes catalans, d'autant plus que l'intervention de Puigdemont ne fait que compliquer la situation, vu l'ambiguïté de son discours. Deux heures après son allocution, Puigdemont, accompagné de la présidente de l'Assemblée catalane et d'une poignée de députés ont signé un document symbolique d'engagement pour la déclaration de l'indépendance. Une démarche qui est loin d'apaiser les indépendantistes. La CUP, la gauche radicale qui soutient la coalition du gouvernement catalan et s'attendait à célébrer une journée historique a affiché haut et fort son désaccord. Sa porte-parole a avoué avoir préparé un discours en plusieurs langues pour le diriger vers la communauté internationale. Le gouvernement de Mariano Rajoy a jugé «inadmissible» la déclaration implicite d'indépendance. Le chef du gouvernement ibérique a convoqué un Conseil des ministres extraordinaire, demain mercredi à 9h du matin. L'Exécutif espagnol a plusieurs cartes pour riposter. Hélas, le dialogue ne semble pas être la première option de Rajoy. De même, la déclaration ambiguë de Puigdemont ne calme pas le milieu des affaires. Le groupe d'édition Planeta, sixième au monde, a annoncé juste après la déclaration du chef de l'Exécutif catalan le plan de transfert de son siège vers Madrid.