Les transferts astronomiques du Brésilien Neymar et du Français Mbappé ont fait couler beaucoup d'encre lors du dernier mercato estival. Les footballeurs sont aujourd'hui des produits marketing, et on parle presque plus de leurs salaires trop élevés et des investissements jugés indécents réalisés par les clubs que de leurs performances sportives. Le monde du foot est étroitement lié à celui de l'argent, cela n'est un secret pour personne. Une des raisons pour expliquer ces dérives est que le business autour du ballon rond semble sans limites. Les clubs de football investissent aujourd'hui des sommes colossales non seulement dans les joueurs, mais aussi dans leur centre de formation, comme le montre le nouveau projet du Paris Saint-Germain, qui se veut à la pointe de la modernité comme celui du FC Barcelone ou du Bayern. Le Britannique Alf Common fut le premier joueur de football à être transféré pour une valeur supérieure à 1.000 livres en 1905. Un peu plus d'un siècle plus tard, le marché s'est complètement envolé, certains n'hésitent pas à parler d'une véritable bulle. La signature du Brésilien Neymar au PSG, cet été pour 222 millions d'euros, en est la parfaite illustration. Ces dernières années, les sommes dépensées par les clubs pour s'attacher les services de joueurs ont augmenté́ de manière exponentielle. Si pendant de longues années, le transfert de Zidane pour 73,5 millions d'euros en 2001 a été le plus important au monde, il a été depuis 2009 dépassé (à plus de 26 reprises !) par Neymar donc, mais aussi par d'autres Français à l'image de Paul Pogba en 2016 pour 105 millions d'euros et très récemment le jeune Kylian Mbappé pour 180 millions d'euros ! La hausse soudaine du prix des joueurs peut s'expliquer par plusieurs facteurs. En premier lieu, de nouveaux acteurs sont apparus dans le paysage footballistique depuis le début des années 2000 des riches investisseurs prêt à dépenser sans compter. Le récent cas du PSG, qui a vu le fonds souverain du Qatar investir des centaines de millions en est un exemple, mais ce phénomène a commencé avec Roman Abramovitch et Chelsea en 2003. Le milliardaire russe achète cette année-là le club londonien et a, depuis, dépensé plus de 1,5 milliard d'euros en transferts ! Cette nouvelle pratique du «dépenser sans compter» crée forcément un déséquilibre et une course aux investissements qui semble aujourd'hui sans limites. Si les clubs se permettent également d'investir autant dans les joueurs, c'est que les revenus ont eux aussi énormément augmenté, ces dernières années. Les clubs de foot génèrent des recettes de plusieurs façons. Les recettes aux guichets, les droits de retransmission, qui battent des records chaque année en Angleterre, la publicité et autres sponsorings mais aussi grâce à la vente de maillots. Les clubs achètent non seulement un joueur pour son talent balle au pied, mais aussi pour son charisme marketing. Paul Pogba, joueur le plus cher de l'histoire pendant une saison est une véritable icône marketing, suivi par des millions de personnes sur les réseaux sociaux. Trois semaines après son arrivée, le club de Manchester United avait déjà vendu pour plus de 220 millions d'euros de maillots à son nom, de quoi largement rembourser son transfert.