Casa Développement gère le stationnement payant à Casablanca dans un environnement qui change sans arrêt. Avec le départ des concessionnaires et la reconversion de zones de stationnement, la SDL se prépare dès aujourd'hui. Un texte réglementaire est à l'étude. Depuis avril 2014, date du début de l'activité de Casa Développement, la gestion du stationnement payant, déléguée par le conseil de la ville, a subi d'énormes changements. En avril dernier, les autorités de Casablanca ont mis fin au contrat les liant à Pag Parkings, concessionnaire qui gérait 8.000 places de stationnement dans la zone de Sidi Belyout. Et c'est la Société de développement local (SDL) casablancaise qui a pris la relève. Ce nouveau changement a été précédé par l'adoption du Schéma directeur de stationnement (SDS) adopté par la ville en février 2017. Une étape clé qui façonnera, dans le futur, la politique de la métropole en matière de stationnement. Et par ricochet, celle de Casa Développement, amenée à jouer un le rôle principal dans la gestion des zones bleues ou zones à horodateurs. « Cette logique s'inscrit dans le cadre de la mobilité globale dans la ville de Casablanca. On ne considère plus le stationnement comme élément isolé mais un maillon dans une chaine de valeurs, pour laquelle nous agissons tous progressivement », souligne Nabil Belabed, directeur général de Casa Développement. Une approche globale Par agir, Belabed signifie l'organisation du stationnement, l'amélioration du transport public en site propre, la mise en place de 16 parkings-relais sur les lignes du tramway, celui de l'Oasis étant déjà opérationnel, et la révision des contrats du transport par autobus. S'il est encore tôt pour que ces grands chantiers soient finalisés, ils influencent déjà le stationnement nécessitant une organisation préalable qui a déjà commencé. Mais, la reconversion de parkings gardés en parkings payants ne se passe pas sans encombre. En effet, les zones récemment converties en zones bleues entrainent souvent de conflits avec les anciens gardiens. «Le passage de ces zones anarchiques à une situation normée est toujours confronté à une résistance solide mais sa gestion dépasse les prérogatives de Casa Développement», déclare Belabed. Pour mettre une pierre dans cet édifice, Casa Développement accorde une place prioritaire aux anciens gardiens lors des opérations de recrutement. «De notre côté, nous tendons la main et offrons d'embaucher ces gardiens et nous avons déjà recruté des dizaines de personnes. Mais, une grande partie n'arrive pas à suivre notre rythme et à respecter nos exigences», poursuit le responsable de Casa Développement . La même expérience, nous dit le directeur général, a été dupliquée dans les parkings fermés récupérés par Casa Développement. Avec les mêmes résultats. En tout cas, dans les zones où les gardiens cohabitent avec les contrôleurs de la SDL, l'image générale offerte aux citoyens est loin d'être parfaite. «Il est vrai que nous traversons une phase difficile mais nous essayons au mieux, au gré de la conjoncture, de corriger des mauvaises habitudes qui se sont installées dans le secteur depuis des années», souligne-t-il. En charge de la gestion de six parkings communaux (Félix Et Max Guedj, Hyatt Regency, Mehdi Ben Barka à Mâarif, Léon L'africain, 11 Janvier et le parking de Casa Voyageurs, le seul qui n'a pas été aménagé par Casa Développement, en attendant la fin des travaux LGV), Casa Développement s'occupe aussi de l'aménagement des parkings. Une activité à part. Le prix, une question réglée D'emblée, la question du prix dans les zones bleues est réglée. «Les prix sont fixés par le conseil de la ville. Tous nos tarifs découlent de l'arrêté fiscal 7 du 1er septembre 2016», précise Nabil Belabed. Dans le détail, il existe trois fourchettes de tarifs : les tarifs appliqués dans les parkings de longue durée, ceux appliqués dans les parkings de moyenne durée et le tarif en vigueur dans parking Mehdi Ben Barka, doté d'un statut spécial (3 DH/30 minutes) et sans offre d'abonnement. Ce dernier tarif a été adopté afin de favoriser la rotation rapide des véhicules et éviter les longs stationnements qui pénalisent les usagers. «L'organisation du service du stationnement est le premier objectif de cette grille tarifaire. Elle offre aux usagers plusieurs possibilités de parking. C'est notre leitmotiv", explique Belabed. En surface fermée, où Casa Développement gère environ 750 places, les grilles tarifaires sont adaptées à la fois au stationnement moyenne et longue durée. Perspectives Il y a encore du changement dans l'air. Casa Développement, de concert avec la ville, travaille sur un projet de texte réglementaire qui définira les zones de stationnement à Casablanca, à la lumière des recommandations du SDS. Ce texte permettra de définir avec précision les zones bleues intégrales et les zones où la ville continuera à délivrer des autorisations aux gardiens. De ces délimitations dépendra, ainsi, le mode de gestion futur de la SDL. «Globalement, la vision future du stationnement à Casablanca prévoit la mise en place de zones (bleues, rouges, vertes) adaptés au temps de stationnement. Casa Développement réfléchit même à limiter le temps du stationnement dans certains parkings afin répondre à la demande des usagers», conclut Nabil Belabed.