Selon l'agence de notation Fitch Rating, l'introduction d'un marché des obligations sécurisées au Maroc favoriserait une forte croissance continue des prêts hypothécaires. Dans un récent rapport sur l'activité immobilière au Maroc, l'agence de notation Fitch Ratin se penche sur l'importance des obligations couvertes pour le financement de l'habitat et ses principales contraintes. Emises par les banques -sous autorisation de Bank Al-Maghrib-, ces obligations couvertes sont des titres de créances fournies par des banques commerciales ou un établissement hypothécaire et sont garanties contre un «pool» d'actifs qui, en cas de défaut de paiement de l'émetteur, peuvent couvrir les créances à tout moment. Par ailleurs, ces actifs admissibles pour les obligations hypothécaires couvertes pourraient comprendre des prêts hypothécaires primaires avec un ratio prêt/valeur maximum de 80%. Du coup, les prêts hypothécaires pourraient être considérés comme des garanties. À noter qu'en 2013, un projet de loi sur les obligations couvertes avait été présenté par le ministère des Finances. Celui-ci vise à fixer le régime juridique applicable aux obligations couvertes conformément aux lois régissant les établissements de crédit et les organisations assimilées. Depuis, plus aucune nouvelle sur ce projet. Dans ce contexte, Fitch s'attend à ce que la législation sur les obligations couvertes comprenne des exigences élevées en matière de collatéralisation. Certaines banques interrogées par Fitch ont indiqué qu'elles envisageaient d'émettre leurs premières obligations couvertes d'ici 2018, car elles espèrent que la législation nécessaire sera mise en place dans un court délai. Sauf que, les progrès législatifs restent très lents, la valorisation des actifs étant un obstacle dû aux limitations de données. Pour l'agence, ces obligations sécurisées pourraient constituer une nouvelle source importante de financement pour les banques, en particulier si la demande croissante de crédit dépasse la croissance des dépôts, car les dépôts fournissent environ 70% du financement des banques. Les prêts hypothécaires au détail par les banques ont totalisé 188 MM DH à fin 2016, enregistrant une croissance de près de 5% par an, ce qui traduit la forte demande. Pour sa part, la croissance des dépôts était de 6% en 2016. L'agence de notation rajoute que les obligations sécurisées limiteraient les disparités entre les actifs et les passifs des banques, réduisant ainsi le risque de liquidité. Les prêts hypothécaires au détail ont des échéances de 15 à 25 ans, mais la plupart des dépôts sont à court terme, bien qu'avec un degré élevé de liquidité. Cependant, l'agence souligne que la qualité de l'actif dans le secteur bancaire marocain est faible comparés aux normes internationales, avec un taux de créances en souffrance à environ 8%. «Les niveaux élevés de dépréciation reflètent les retards dans le service de la dette à long terme, une pratique courante au Maroc». Les dettes des banques marocaines, les radiations sont beaucoup plus faibles à environ 1% par an, explique l'agence. Fitch souligne que «l'appétit des investisseurs pour les obligations couvertes n'est pas testé, mais les marchés de capitaux du Maroc sont raisonnablement profonds et bien développés, et les investisseurs institutionnels achètent déjà des obligations à long terme et subordonnées émises par les banques marocaines». Dans l'ensemble, l'agence estime que les perspectives de croissance du marché marocain du financement du logement au détail sont positives, soutenues par une forte demande de logement, l'appétit des banques pour les prêts au détail et des taux d'intérêt relativement bas.