Le plus sportif des constructeurs allemands a signé le weekend dernier sa 19e victoire aux 24 Heures du Mans. Un triomphe qui contraste avec les rêves brisés du team Toyota, pourtant bien préparé et parti favori... mais n'ayant pas pris en compte la malchance qui, visiblement et jusqu'à preuve du contraire, l'habite dans l'épreuve mancelle. Après un échec inattendu en 2016 et presque injuste, car au dernier tour, le team Toyota Gazoo Racing a fait un gros travail de résilience pour aborder, à nouveau, les 24 Heures du Mans. Une préparation qui s'est soldée par une victoire aux 6 Heures de Silverstone et aux 6 Heures de Spa. Pour le Mans 2017, Toyota avait même poussé le bouchon encore plus loin en faisant tourner ses monoplaces hybrides 30 heures d'affilée ! Résultat : meilleurs temps aux essais et pole position pour les «Toys», dont le grand patron, Akio Toyoda (himself) avait fait le déplacement sur le circuit de la Sarthe. C'est dire combien Toyota avait toutes ses «chances» pour s'imposer cette année, avec trois voitures engagées contre deux Porsche. Pourtant, rien ne s'est passé comme prévu ! Toyota, une nouvelle désillusion En pleine nuit et juste avant la mi-course, les Toyota n°7 et n°9 dominaient, avec même une minute d'avance sur la Porsche n°1, lorsqu'un premier pépin survient sur la Toyota n°8 pilotée par Buemi, l'obligeant à s'immobiliser longtemps dans le stand. S'entame alors une série d'infortunes pour l'écurie japonaise qui va d'abord voir sa n° 7 poussée à l'abandon suite à un problème d'embrayage, puis environ une demi-heure après, la n°9 ait subi un contact avec une autre monoplace. Victime d'une crevaison et même d'un début de feu, la n°9 finira sur le bas-côté. Aux premières heures dominicales, la Toyota n°8 s'était retrouvée à la 52e, puis 39e places avant de se ressaisir et se poster à la 15e place. Une situation qui allait faire les affaires de Porsche dont la n°2 a réussi un bel exploit en remontant une forte pente. Porsche, une folle remontée En effet, alors qu'elle était encore à la 56e place dans la soirée après un arrêt de plus d'1h30 dans les stands, la Porsche n°2 va reprendre du poil de la bête, jusqu'à revenir en tête de la course. Entre-temps, juste avant midi (dimanche), la Porsche n°1 qui menait la danse, s'immobilise dans la ligne droite des Hunaudières, suite à une avarie (pression d'huile). C'est bien la preuve que tout peut arriver aux 24H du Mans, surtout lorsqu'une aussi forte chaleur que celle ayant régné le weekend dernier dans le département de la Sarthe met à rude épreuve mécanique des bolides en général et les systèmes électriques des protos hybrides en particulier. Au final, la Porsche n°2 décroche sa troisième victoire d'affilée (la 19e de son histoire), en étant le seul représentant de la catégorie reine de l'épreuve (LMP1) à occuper le podium (une première depuis 35 ans), suivie par deux Oreca des écuries Jackie Chan DC Racing et Vaillante Rebellion. Quant à la catégorie GTE pro, la Corvette n° 97 a pris les commandes de la course lors du dernier tour, tandis que la Ford n° 67 et la Corvette n° 63 complètent le podium. À noter que sa deuxième place dans ce classement, l'écurie de l'Ovale bleu l'avait prédite grâce à son système de technologie prédictive mis en place sur Twitter. Enfin, Ferrari a carrément dominé le podium de sa catégorie (GTE Am) avec sa 488 GTE. Une année de plus, la plus mythique des courses d'endurance aura tenu ses promesses en étant aussi mouvementée, qu'imprévisible.