Saad Eddine El Othmani s'apprête à passer l'exercice de l'investiture sur fond de conflits internes au sein de sa formation, où les mécontents n'ayant pas bénéficié de portefeuilles ministériels brandissent la menace de l'insurrection ! Par ailleurs, El Othmani devrait «soigner» son image vis-à-vis de l'étranger, car si au Maroc il est plutôt connu pour son éternel sourire, la presse française l'accuse ni plus ni moins d'extrémisme. «Le Monde» s'est tout simplement prêté au jeu du profiling, en analysant le compte Twitter du chef de gouvernement du Maroc, pour conclure qu'il s'agit «d'un homme qui développe un comportement extrémiste et se solidarise souvent avec ceux qui prônent un islam dur». Le média en question conclut que ce politicien s'est appuyé sur sa spécialité de psychiatre pour «marketer» une image d'islamiste modéré, islamiste modéré qu'il ne serait pas! Franchement, il est une presse française qui déraille de temps en temps quand il s'agit du Maroc, mais là, elle y va un peu fort, admettons-le! La démarche professionnelle aurait voulu que l'on décrypte la méthodologie d'El Othmani dans la formation de son gouvernement, ou encore que l'on attende la présentation du programme gouvernemental pour l'analyser et mettre le doigt sur les éventuelles incohérences, dysfonctionnements ou contradictions. Car le plus important, c'est la touche d'El Othmani sur l'exercice de l'Exécutif, sa capacité à fédérer six courants différents et à relever le défi des principales priorités. En tout cas, les Marocains savent depuis l'affaire Laurent et Graciet à quelle presse de l'Hexagone ils ont affaire, et se tournent plutôt vers les dossiers urgents. Des dossiers sur lesquels El Othmani est très attendu.