Si le cash reste le principal moyen de paiement, le paiement électronique gagne du terrain. Les professionnels du paiement électronique veulent la peau du cash. Considéré comme le principal concurrent du paiement électronique, Visa a pour objectif à terme d'éliminer le cash. C'est ce qu'a déclaré Sami Romdhane, directeur général Visa International Maroc à l'occasion de la 5e édition du Forum du paiement électronique en Afrique qui a démarré ses travaux hier, mercredi 22 mars à Casablanca. Le IT Head of digital and multichannel banking d'Attijariwafa bank, Hicham Ziadi, va encore plus loin en proposant parmi les solutions pour accélérer l'adoption du paiement électronique de chercher à «convaincre Bank Al-Maghrib de rendre les retraits de cash payant». Il faut dire que le cash engendre un manque à gagner qui s' élève à près de 7 MMDH, selon Ziadi, dont 3,5 MMDH comme coûts directs liés à la gestion du cash et 3,5 MMDH comme coûts indirects relatifs aux dépôts non captés par les banques. Le cash imbattable De plus, le cash demeure omniprésent dans les usages des Marocains. D'ailleurs, les cartes bancaires sont essentiellement utilisées pour le retrait de cash. Les données de 2014 fonts ressortir un montant de pas moins de 1.600 MMDH de transactions cash, souligne Ziadi. 50% de ces échanges sont opérées entre entreprises (soit 800 MMDH). 32% de ces flux émanent des particuliers vers les entreprises (500 MMDH), 16% sont des échanges entre particuliers (250 MMDH) et 3% des particuliers vers l'Etat (50 MMDH). Les dernières statistiques du Centre monétique interbancaire, font, elles aussi, état d'une dominance du cash. En effet, à fin 2016 les retraits de cash sur les 12 mois représentent 86,9% en part du nombre d'opérations et 92,7% en part du montant qui s' élève à 242,6 MMDH. Les paiements par carte chez les commerçants ou en ligne ne représentent que 7,1% de ce même montant, soit seulement 17,3 MMDH, contre 224,9 MMDH de retraits de cash. En termes de nombre, les paiements par carte pèsent 11,8%. Le paiement directement sur GAB demeure embryonnaire et ne représente que 1,3% en part du nombre des opérations et 0,2% en part du montant. Programme chargé. Pour rappel l'objectif du forum qui se tient sur deux journées est de présenter les innovations et de développer les synergies et les partenariats entre les acteurs de la monétique, les banques, les entreprises, les administrations et les opérateurs téléphoniques. Il sera aussi l'occasion de s'attarder sur les banques participatives qui introduisent de nouveaux contrats et forcément de nouveaux modes de fonctionnement. À l'ordre du jour également les établissements de paiement nouveaux venus sur le marché du paiement électronique et qui permettront de contribuer voir même d'accélérer son développement et son essor. Le forum est aussi l'occasion de s' attarder sur le développement de l'e-gov qui continue sa percée avec les télédéclarations et le télépaiement, constituant à son tour un levier de développement du paiement électronique. Les risques du paiement électronique sont également sujets à décortication. Des formations certifiantes en monétique sont également programmées pour la deuxième journée du forum.