Karim Achengli, président de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de la région Souss-Massa Après plus d'une année à la tête de la CCIS-SM, quel bilan dressez-vous de cette période ? Le bilan ne nous satisfait pas encore totalement, mais on reste très optimiste. Si on veut dresser un bilan assez clair et concis, en prenant pour référence l'année 2016, on a fait des actions liées essentiellement à l'approche participative. Et compte tenu des échéances électorales qui ont précédé cette période (2016), nous avons été freinés par ce manque de visibilité politique. Ceci dit, la Chambre de commerce, d'industrie et des services a gardé, sur le plan institutionnel, son rôle de partenaire et de force de proposition à l'échelon régional. Nous avons scellé plusieurs partenariats et conventions avec des chambres étrangères, notamment celle de Jedda (Arabie saoudite) qui devrait bientôt donner des fruits, en plus de la signature d'une convention avec la chambre d'Izmir (Turquie) et une autre convention, en phase de concrétisation, avec la chambre de Lyon (France). On s'est également ouvert sur certains ambassades et partenaires économiques et on a crée le Collectif régional pour le développement économique afin de mettre en œuvre le PDR en partenariat avec la région. Vous avez validé votre contrat-programme avec l'Etat. Où en est cette feuille de route ? Le contrat-programme a été proposé à deux chambres du royaume, et la nôtre a été la seule institution ayant adhéré à cette réforme en adoptant le contrat-programme dans le cadre de son assemblée générale. Aujourd'hui, la Chambre de commerce, d'industrie et de services de la région Souss-Massa est la seule entité signataire de ce programme. Encore une fois, les échéances électorales ont fait que nous sommes toujours dans l'attente, celle de la nomination du nouveau ministre de tutelle pour qu'il prenne le relais sur ce dossier de réforme. Ceci dit, les lignes du contrat-programme pour l'année 2017-2018 ont été établies. Actuellement, nous travaillons sur la concrétisation des grandes lignes de ce contrat-programme avec nos budgets annuels et beaucoup de choses ont été mises en place, notamment la formation et les services de proximité, en plus de la finalisation de notre complexe multiservices, qui interviendra à la fin de cette année. Ce projet nous permettra de réaliser l'un des objectifs du contrat, à savoir le développement des ressources propres d'ici un an, et de garantir une autonomie financière. Tout le monde s'accorde à dire, aujourd'hui, que la région est en décélération économique depuis près d'une décennie. Comment se portent les secteurs que vous représentez ? La crise n'est pas propre à la région Souss-Massa, mais elle est généralisée au royaume et au niveau international. À notre échelle, nous ressentons beaucoup plus cette crise économique, du fait que, malheureusement, notre région ne produit pas assez de valeur ajoutée. On connaît tous les potentialités de la région, mais en termes d'industrie lourde, la région ne dispose que d'un projet de grande envergure, celui de la cimenterie. De ce fait, il y a un manque énorme au niveau industriel et en termes, surtout, de création d'emplois et de valeur ajoutée. Ceci est dû à plusieurs facteurs, dont la routine qui a marqué notre économie. Partant de ce constat, la région s'est cantonnée à l'agroalimentaire à travers la conserve de poissons, la réalisation de minoteries ou de stations d'emballage et de conditionnement au détriment de nouveaux métiers. Aujourd'hui, le rôle de la région et son PDR est de justement pousser les opérateurs à s'ouvrir sur de nouvelles activités. De plus, la création d'une nouvelle zone franche va également être un vecteur de développement. Cependant, il faut être vigilant parce qu'il faudra accompagner la création de cette zone sur le plan de la valorisation et des infrastructures nécessaires. Sur le plan conceptuel, les contours du nouveau positionnement du PDR vous conviennent-ils ? Nous avons accompagné la réalisation de cette de feuille de route. Ce plan répond à nos aspirations car nous avons proposé nos idées et échangé autour de ce plan dans le cadre des consultations faites avant l'élaboration de ce document. Si nous réussissons ce plan ambitieux, la région sera en mesure de développer de nouveaux chantiers. Sur le plan financier, les budgets sont prêts, et la visibilité ne manque pas. Ce qui reste, c'est la confirmation de la volonté de l'ensemble des intervenants d'aller de l'avant dans la concrétisation de ce plan. Vous venez de créer le collectif régional pour le développement économique. Indépendamment de sa force de proposition, quand ce groupement passera-t-il à l'action ? Aujourd'hui, le collectif est un outil mis à la disposition des institutions et des décideurs politiques de la région. Il est représenté par toutes les chambres professionnelles, la CGEM, le CRT, en plus de SMI et d'AHP. Les actions du collectif visent essentiellement à accompagner les opérateurs économiques et les secteurs productifs. Après la création de ce groupement, ce collectif s'est imposé sur la scène avec un travail de lobbying et une force de proposition importants.