"Le Maroc ne sait pas encore gérer ses élites". C'est l'avis de Karim El Aynaoui qui regrette que le mode de sélection ne soit pas encore au point. « La méritocratie ne résout pas tout non plus » modère-t-il avant de détailler qu'«on pourrait même créer un système de fabrication de l'élite –comme en France- mais ce n'est pas forcement là la solution ». Pour l'économiste, il est plutôt question d'ouverture : «la nouvelle Constitution s'inscrit dans cette optique». Dans ce contexte comment parvenir à une synchronisation des politiques, des partis, de la nouvelle élite et des jeunes ? C'est là qu'intervient la notion de modèle, estime Douiri. Pour l'Istiqlalien, la « peoplisation » de la vie politique permettrait aux jeunes de se créer des modèles et du même coup de s'impliquer encore plus dans la vie politique du pays. Or, c'est là une notion qui ne fait pas partie de notre culture, reconnait l'intervenant. Horani confirme ce constat au niveau de l'entreprise, « même au niveau de la CGEM, il y a un problème de synchronisation entre les entreprises prospères et celles de plus petite taille ». Et au niveau régional, dans quelle mesure pouvons-nous créer une élite qui synchronise entre les régions ? Pour Mbarka Bouaida, le défi est de créer des pôles régionaux. « Aujourd'hui, la contrainte est celle de réussir la décentralisation équilibrée.... Aller vers une régionalisation progressive n'est pas une bonne idée », argue-t-elle soulignant que le problème actuel du Maroc est le manque d'élite locale. La solution, compte tenu du contexte actuel, est d'écouter toutes les catégories de citoyens, sans oublier du les Marocains du monde, qui ont beaucoup à apporter à la configuration future du pays.