Le PJD étale ses ambitions électorales trente jours exactement avant les élections législatives. L'écrasante victoire du Mouvement de la «Nahda» en Tunisie semble donner des ailes aux leaders du parti de la lampe, qui comptent pourtant garder les pieds sur terre. Hier, donc, l'heure était à la présentation du programme électoral du parti. Pour autant, les axes centraux de ce programme ont été pour la plupart étalés lors de la phase de la discussion des lois électorales, que le parti n'a pas approuvé durant leur vote pendant la session extraordinaire. Selon Mohamed Najib Boulif, «le prochain gouvernement aura un lourd héritage à gérer, que ce soit pour la Caisse de compensation ou pour la question du surendettement des ménages». L'économiste du parti insiste sur le fait que «la suppression de la caisse de l'Entraide familiale du projet de loi de Finances 2012 est un indicateur que les secteurs sociaux ne sont pas sortis de leur crise». Le programme électoral du PJD se veut donc plus proche des problèmes sociaux, tout en appuyant une série de réformes pour l'amélioration du pouvoir d'achat et la situation de la classe moyenne. C'est ainsi que le parti propose de revoir les taux appliqués sur certains produits de grande consommation. Par ailleurs, le secteur agricole retient l'attention du PJD avec de nouvelles idées pour l'encouragement de la création des entreprises agricoles. C'est pour la baisse de l'IS jusqu'à 15% afin de stimuler les investissements et accompagner le Plan Maroc Vert. Les idées ne manquent pas aussi pour les TPE taxées actuellement à 15%. Le PJD propose de relever le montant du chiffre d'affaires des entreprises éligibles à l'IS à 5 millions de DH au lieu des 3 millions retenus par le fisc.Concernant les alliances, le parti de Abdelilah Benkirane reste ouvert à toutes les propositions, avec une ligne rouge qui est celle de l'Alliance pour la démocratie. Ce trait commun qu'il partage avec la Koutla laisse la porte ouverte à toutes les hypothèses après le 25 novembre prochain. Sur d'autres questions, notamment le statut de la femme, le parti reste convaincu que «le consensus qui a animé la réforme des droits de la femme est irréversible», comme le fait remarquer un député du parti, qui a minimisé les craintes que peuvent susciter l'arrivée au sommet de l'Exécutif du parti, qui se veut moderniste et surtout apporteur de nouvelles élites. C'est pourquoi certaines figures de proue du parti ont annoncé déjà leur retrait de la scène politique. C'est le cas de l'actuel président de la commission des droits de l'Homme au Parlement, Mustapha Ramid, qui a en effet confirmé au parti sa décision de ne pas se représenter au prochain mandat législatif. Pour l'heure, plusieurs observateurs parient que les jeunes seront probablement la grande surprise du parti durant les prochaines législatives.