Cette semaine, Flm a sondé ses lecteurs au sujet de la réussite de la banque participative au Maroc. 79% d'entre eux demeurent sceptiques. 79% des internautes ayant répondu au sondage sur Internet de Flm ne sont pas confiants quant à la réussite, au Maroc, de la banque dite participative. A contrario, 21% sont optimistes quant à sa réussite. En effet, aux dernières nouvelles, 10 banques ont déposé une demande d'agrément, en plus de RCI Finance Maroc. Aussi, plusieurs banques marocaines ont constitué des filiales communes avec des partenaires étrangers comme la BID, Al Baraka, QIIB ou Guidance Financial Group. Toutefois, malgré cet engouement, le potentiel de pénétration n'est pas exponentiel. Ainsi, le président-directeur général de la BCP a indiqué à la presse que le potentiel de la banque islamique au Maroc est à nuancer car plusieurs clients sont liés à leurs banques actuelles par des crédits ou des obligations. Surtout, plusieurs personnes imaginent que les banques islamiques offrent des services gratuits; or ceci est faux, car la seule différence réside dans l'appellation des intérêts, citant l'exemple d'une banque islamique qui achète un appartement à 100 et le revend immédiatement au client à 120, avec un crédit gratuit sur la base de 120 et non de 100. Aussi, Ismail Douiri, directeur général d'Attijariwafa bank, a récemment indiqué à Reuters que la part de marché des banques participatives oscillera entre 5% et 10%, avertissant d'un possible échec si les offres ne sont pas bien étudiées. Certains clients attendent des miracles des produits islamiques. Il faut dire que plusieurs clients confondent le non-paiement des intérêts sur un financement avec sa gratuité. En effet, comme pour la LLD ou la LOA, le service n'est pas gratuit car toute entreprise privée est censée générer des bénéfices tout en maîtrisant sa prise de risque. Par ailleurs, un autre élément plaide pour le caractère modeste de la pénétration des banques islamiques: celui du coût élevé d'un large réseau bancaire à créer ex nihilo. En effet, une banque qui détient et/ou aspire à avoir près de 5% de part de marché nécessite un investissement physique de près de 1 MMDH en plus de charges générales d'exploitations annuelles de 1,1 MMDH. Toutefois, la prudence est de mise au niveau de l'évaluation des chances de réussite des banques participatives car, au-delà de l'appellation retenue ou de l'ingénierie financière adoptée, ces banques vont distribuer des crédits et collecter des dépôts. Surtout, 56% des dépôts des ménages revêtent une forme non rémunérée, soit 46% du patrimoine global, placé dans des actifs certes liquides mais non rentables. Ainsi, toute innovation financière pourrait attirer les déposants vers les banques participatives et stimuler la réussite de celles-ci, notamment au niveau de la compétitivité en termes de coût.