Les prix des légumineuses alimentaires ont connu une hausse vertigineuse ces derniers jours. D'après les chiffres recueillis, les lentilles se vendent à près de 30 dirhams/kilo, en hausse du triple du prix initial (10 DH) ; tandis que les prix des pois chiche et des fèves ont connu une hausse de respectivement 35 et 25%. Devant cette montée en flèche, certains épiciers ont cessé de s'approvisionner auprès des grossistes, ce qui a conduit à une pénurie de ces produits sur le marché. En cette période qui connaît une grande demande sur ces produits, la question de la flambée des prix des légumineuses et leur rareté sur le marché donnent du fil à retordre aux pouvoirs publics. En fait, «c'est un problème récurrent qui s'est accentué ces deniers temps», fait savoir Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader). Les raisons de cette situation sont multiples. La sécheresse y est pour beaucoup. D'après les professionnels, la production nationale a chuté presque de la moitié. Il faut dire que le climat n'a pas été favorable ces derrières années avec cette culture printanière. Mais cela n'explique pas tout, puisque la production nationale ne couvre qu'une partie minime de la consommation (entre 10 et 15%). Le Maroc est en effet dépendant des importations pour satisfaire la demande. Les lentilles proviennent, principalement, du Canada, l'un des plus grands producteurs au monde, tandis que les autres produits (pois chiche, fèves...) son importés de différents pays, notamment la Turquie. Or, le cours de ces produits dans les marchés internationaux a connu une hausse importante qui oscille entre de 30 et 50%. Car, comme le Maroc, plusieurs pays producteurs ont été touchés par la sécheresse et, du coup, l'offre a sensiblement baissé. Dans cette configuration, plusieurs négociants ont dû lever le pied sur l'importation. D'autant que, selon les professionnels, les droits de douane sont élevés, ce qui pousse les importateurs à réfléchir plusieurs fois avant de sauter le pas. D'ailleurs, pour les encourager, le gouvernement a adopté, en mars denier, un décret qui suspend la perception du droit applicable aux lentilles et aux pois chiches, jusqu'au 15 juillet 2016. Et ce, dans la limite de 13.000 tonnes pour les lentilles et 18.000 tonnes pour les pois chiches. «Ce projet de décret intervient dans un contexte marqué par la baisse constatée au niveau du stock de lentilles estimé à 25% et de pois chiches (26%) en comparaison avec l'année 2015», avait souligné le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch. L'objectif était de répondre aux besoins nationaux et de maintenir stables les prix des lentilles et des pois chiches. À l'issue du Conseil de gouvernement qui a connu l'adoption dudit décret, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement avait donné quelques explications quant à la hausse des prix. «Elle est due à la progression de la demande intérieure sur les semences des légumineuses, au monopole exercé par certains commerçants et aux développements que connaît le marché international. Il s'agit notamment du marché canadien qui constitue le plus grand producteur et exportateur des légumineuses et le principal fournisseur du Maroc, à hauteur de 90% pour les lentilles et de 50% pour les pois chiches», avait ainsi indiqué Mustapha Khalfi. Tags: Légumineuses prix lentilles Comader Maroc