En prélude à la COP22, l'OCP a parrainé la présentation du livre «Climat : un défi pour la finance». À cette occasion, les deux co-auteurs ont fait le déplacement à Casablanca afin de détailler les enjeux relatifs au financement climatique. La COP22 est placée sous le signe de l'action. Il s'agira d'élaborer, à travers des négociations entre les parties prenantes, une feuille de route avec des objectifs clairs et précis en vue de concrétiser les engagements pris dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Autant dire que c'est un rendez-vous tout aussi décisif puisque c'est à partir de Marrakech que seront également identifiés les mécanismes permettant de répartir les fonds alloués dans le cadre de l'engagement international souscrit par les pays développés et les institutions financières internationales. Le climat, c'est aussi et surtout une question de financement avec des milliards annoncés, une manne qui va certainement induire une réorientation de l'économie et des marchés financiers. C'est le cas de le dire: le climat est aussi une affaire de gros sous, d'où l'importance stratégique d'en saisir les opportunités en cette heure où le financement vert prend son envol. C'est ce qui a été mis en exergue dans le livre «Climat, un défi pour la finance», écrit par Pierre Ducret et Maria Scolan, deux experts français en matière d'économie du climat et de finance verte. Economie du climat L'ouvrage, préfacé par Pascal Canfin, directeur général de WWF France et ancien ministre français en charge du Développement, a été présenté, lundi dernier à Casablanca, événement parrainée par l'OCP, partenaire de la COP 22. Les deux auteurs ont profité de l'occasion pour présenter les grandes lignes de leur ouvrage mais pas seulement, puisque les échanges ont par la suite porté sur les tendances actuelles du marché ainsi que sur les perspectives. Après la COP 21, la finance est plus que jamais au cœur des négociations sur le climat, et maintenir le réchauffement en deçà de 2 °C nécessite une réorientation massive des investissements. Il faut, selon les auteurs, cesser de financer les secteurs fortement émetteurs de carbone afin de privilégier les activités «vertes» et soutenir de nouveaux modèles économiques. La question qui se pose est de savoir si le secteur est prêt à opérer cette mutation, surtout que, par exemple, plus de 50% des géants de l'industrie de la finance, notamment les fonds souverains, ne disposent pas de politique en la matière selon Ducret. Ainsi, l'ouvrage est animé par la conviction, soulignée les auteurs, que la finance a tous les moyens d'apporter une contribution essentielle à la transition de l'économie mondiale vers un modèle neutre en carbone». Il fait le récit de la prise de conscience récente de l'enjeu climatique par l'univers de la finance tout en décrivant les leviers dont dispose le secteur, et trace les perspectives de la généralisation de la «finance climat». Pour Pierre Ducret et Maria Scolan, il ne fait aucun doute que la transformation est engagée, «il faut maintenant l'accélérer». Le fait est qu'aujourd'hui les risques inhérents à l'inaction et les opportunités à saisir doivent être un moteur pour l'ensemble de l'industrie financière.