Pendant une semaine, plusieurs rencontres auront lieu dans différentes régions du pays pour convaincre les investisseurs de tenter leur chance en France. L'Hexagone veut surtout changer une fausse image de pays pas assez accueillant et travailleur. L'agroalimentaire et la santé, deux secteurs que la France cible au Maroc pour jeter les jalons d'un partenariat d'investissement et de savoir-faire. La France veut convaincre les entreprises marocaines de faire le pas pour investir dans l'Hexagone. Une rencontre-discussion est prévue mercredi prochain à Casablanca durant laquelle l'Ambassade de France en partenariat avec Business France, présenteront les atouts, infrastructures, logistique et savoir-faire que le pays proposent. Le Maroc figure en pole-position de cette opération séduction puisqu'elle dure une semaine dans plusieurs régions du royaume alors que dans d'autres pays, l'on se contente d'une journée. Voilà qui montre tout l'intérêt que le premier partenaire économique du Maroc porte aux potentialités d'investissement que ce dernier peut présenter. Plusieurs rencontres avec les patrons et fédérations professionnelles sont au programme à Casablanca, Rabat, Agadir, Fès..., dans un souci de ratisser large et toucher le maximum d'entrepreneurs. Il est à signaler que ces rencontres s'inscrivent dans le cadre du mois de l'investissement que la France organise dans 50 pays dans le monde dont le Maroc. Lors d'un point de presse hier à l'Ambassade de France à Rabat, Marie-Cécile Tardieu, chef du service économique régional, a surtout mis l'accent sur la nécessité aujourd'hui d'apporter des réponses factuelles aux clichés dont souffre la France. Celle-ci traîne à tort, précise-t-elle, une réputation de pays difficile d'accès pour les investisseurs étrangers et pas très travailleur. Toutefois, les rapports de l'OCDE montrent le contraire : la France devance l'Allemagne ou l'Angleterre en productivité de la main-d'oeuvre et même en ce qui concerne les avantages et infrastructures dédiés à l'investissement étranger et au partenariat. M.C.Tardieu impute cette fausse réputation à une concurrence acerbe au sein de l'UE dans un contexte de faible croissance. En 2013, par exemple, la France a été plus attractive que l'Angleterre avec plus de 25.000 filiales d'entreprises étrangères contre 21.000. «Le Maroc s'est internationalisé et l'on souhaite qu'il fasse de la France une destination de choix», explique M.C. Tardieu. Et pour cela, l'Hexagone offre une plateforme logistique favorable à l'investissement dans des secteurs clés. La responsable en a cité deux, à savoir l'agro-industrie où les entreprises marocaines peuvent profiter du savoir-faire français et le secteur de la santé qui a le vent en poupe ces dernières années. Les investisseurs marocains peuvent aussi bénéficier de réformes économiques en cours d'implémentation comme la refonte des possibilités d'accueil sur le sol français à travers le passeport-talents ou encore le dispositif French-tech qui correspond au ticket d'entrée des startups. Aujourd'hui, la France cherche des partenariats dans plusieurs régions du pays pour ne pas rester cantonnée à l'axe Kénitra-Casablanca suivant ainsi la dynamique de pôles économiques régionaux que le Maroc est en train de mettre en place. Toute cette volonté d'ouverture sur les capitaux marocains ne peut réussir sans partenariat avec l'Office des changes. C'est pourquoi ce dernier est présent à la conférence de Casablanca et tout au long du processus d'accompagnement du Maroc vers la France. Question de visas L'un des facteurs déterminants dans l'accueil des investisseurs marocains en France est sans surprise le visa. La consule générale de France à Rabat, Florence Caussé-Tissier, a voulu en parler de manière sereine et apaisée. Elle a commencé par affirmer que la volonté d'accueillir en France a augmenté contrairement à ce que l'on pense. En effet, le pays a délivré 3 millions de visas dans le monde en 2015 en hausse de 13% par rapport à 2014. La diplomate a précisé que le Maroc figure parmi les 10 nationalités où la France délivre le plus de visas. En 2015, le royaume était au top 5. Plus encore, le Maroc arrive juste après les pays du Golfe en nombre de visas de circulation délivrés.