Soutenu par le musée de la Fondation Abderrahman Slaoui, «Moroccan Contemporary Art Initiative» organise la première édition de Casa Drawing le 12 octobre. Une initiative et un commissariat de Yassine Balbzioui et Bechar El Mahfoudi. L'exposition se poursuit jusqu'au 10 décembre. Le dessin aura son festival ! Casa Drawing investit les murs du musée de la Fondation Slaoui ce 12 octobre pour une première édition qui promet d'être haute en couleurs. «Si le dessin existe depuis la préhistoire, il a été pendant longtemps assujetti à d'autres disciplines artistiques comme la peinture, la sculpture et l'architecture. Le dessin est alors considéré comme une technique préparatoire (croquis, esquisse et étude) à l'œuvre principale. Il deviendra un art autonome à la fin du XIXe siècle grâce à l'apparition de nouvelles techniques, supports et outils. La place accordée au dessin sur le champ de l'art contemporain international et sa popularité sont grandissantes, notamment grâce à la multiplication de salons et de foires dédiés à cette discipline. Le dessin mérite toute sa place dans le paysage artistique et Casa Drawing tend à faire connaître au public la diversité des techniques et de ses artistes au Maroc», confie le Commissariat de l'exposition selon un communiqué de presse envoyé pour annoncer l'évènement. Pour cette première édition de Casa Drawing, six artistes marocains et étrangers résidants au Maroc ouvrent la porte de leurs univers graphiques et artistiques. Said Afifi, Yassine Balbzioui, Amina Benbouchta, Julie Bernet-Rollande, Badr El Hammami et Simohammed Fettaka comptent apporter leur univers et leur vécu afin de sublimer cette première édition. Depuis 2012, Said Afifi a exploré les principes de l'architecture postmoderniste, ajoutant souvent une dimension chaotique et utopique dans le genre, en dessinant des contours d'une esthétique froide et stérile. Tout en maintenant une position d'observateur, il tente de questionner les circonstances politiques, sociales et économiques qui ont conduit à l'avènement de l'architecture ultramoderne. Dans la série Donatella, Said Afifi évoque les enjeux derrière les procédures chirurgicales qui sont planifiées comme un processus architectural, et l'impact de la recherche d'une esthétique parfaite sur l'évolution de l'espèce humaine. De son côté, durant plusieurs années, Amina Benbouchta a développé un corpus d'œuvres qui trouve sa source dans l'exploration des limites de la peinture, transformant concepts et observations en image, sculpture et installation. La diversité des médiums qu'elle explore permet d'analyser pleinement la complexe structure sociale de la vie contemporaine. Après l'obtention de son diplôme en anthropologie et études du Moyen-Orient à l'Université McGill à Montréal en 1986, elle suit les cours de divers ateliers de dessin, lithographie et gravure à Paris. Elle est également auditeur libre à l'Ecole nationale des beaux-arts de Paris de 1988 à 1990. Durant les années 1990, ses préoccupations artistico-culturelles l'ont amenée à créer et diriger le magazine mode et culture : «Les Alignés». En 2005, elle co-fonde le Collectif 212, organisation vouée à défendre l'émergence d'une nouvelle phase de l'art contemporain au Maroc. «Je regarde et je sens la force, la vie, le regard des sans regards. Je voudrais leur rendre hommage en parlant d'eux, de leur présente absence. Ils ne s'imposent que par le silence et l'immobile. Devenir immobile pour les voir... comme être un intermédiaire. Difficile de faire aussi bien, de créer ce lien sans qu'il soit «visuel», sans qu'il représente. Qu'il induise profondément», confiera Julie Bernet-Rollande qui a suivi une formation d'arts appliqués à Besançon et à Lyon, elle a ensuite poursuivi des études d'arts plastiques à l'Université d'Aix-en-Provence où elle a commencé à travailler à son propre compte dans le domaine de la décoration, du graphisme et de l'architecture d'intérieur. Quand à Yassine Balbzioui, c'est un artiste plasticien pluridisciplinaire. Il a suivi, dans les années 90, différents enseignements artistiques et est titulaire de plusieurs diplômes (licence de l'Ecole des beaux arts de Casablanca, DNAP et DNSEP des beaux arts de Bordeaux, France). En 2001 et 2002, il suit une formation Arts et média dans le cadre du programme : «Education Abroad Program» à l'Université de Berkeley, Californie (USA). Ses œuvres ont intégré plusieurs collections privées et publiques, parmi lesquelles celle du musée de Bank Al-Maghrib et la Fondation Alliances. Dans un autre univers, plus idéaliste, Badr El Hammami définit son travail comme tel: «J'envisage les frontières comme un réseau de lignes, une forme rhizomique qui connecte tous les territoires. En effet, lorsque je regarde une carte, je n'y vois pas simplement des pays juxtaposés, ni des formes, mais au contraire une ligne, des lignes, une matière travaillant à l'image de racines souterraines, de ruisseaux, mais on ne peut envisager une frontière sans traverse». Après ses études à Bordeaux et à Valence (France), Badr El Hammami a participé à de nombreuses expositions internationales. Le dernier artiste à proposer son univers bien décalé et authentique est Simohammed Fetakka. Artiste pluridisciplinaire et autodidacte, Simohammed Fettaka intègre en 2007 l'Université d'été de la Femis (Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son), puis fonde en 2008 le Festival Cinéma Nachia à Tanger. Il realise des documentaires ainsi que des vidéos expérimentales qui questionnent de manière récurrente les rapports entre représentation, individualité et politique. Parallèlement à son travail filmique, il développe une pratique plus globale d'artiste visuel, s'incarnant dans des séries photographiques, des collages, ainsi que des installations régulièrement exposées à l'international.