L'adaptation aux nouvelles exigences du marché de l'emploi, traditionnellement considérée comme créneau intéressant à cibler, est devenue une obligation pour l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). L'objectif est de former un nombre suffisant de profils et de fournir ensuite le marché en compétences devant répondre à tous ses besoins. L'adaptabilité des filières de formation est une obligation conjoncturelle qui n'épargne aucun institut, école ou université. La rudesse des défis relevés par le Maroc est telle que les instituts de formation professionnelle, l'OFPPT à leur tête, s'y mettent aussi. En plus d'être l'option la plus attrayante en termes de nombre de profils formés, ainsi que la nature du savoir et des compétences inculqués, les programmes sont désormais adossés aux besoins grandissant du marché du travail en termes de main-d'œuvre qualifiée. Ces profils sont, en effet, de plus en plus demandés par les employeurs opérant dans les nouveaux secteurs porteurs de croissance dans lesquels le pays s'engage depuis quelques années maintenant (en l'occurrence l'automobile, l'aéronautique, les industries diverses, les métiers liés aux nouvelles technologies de l'information et de la communication et les métiers verts), mais également par les structures axées sur l'innovation et l'anticipation stratégiques relatives aux métiers cantonnés aujourd'hui à leur stade embryonnaire. Et dans ce segment, l'office s'érige en leader incontesté avec un taux d'insertion professionnelle de ses lauréats qui atteint les 72%. Le premier formateur national s'est ainsi attribué la mission de fournir les entreprises demandeuses en jeunesse formée et qualifiée, capable d'opérer dans divers secteurs et apte à assurer la réussite des missions industrielles, portée par les investisseurs qui font appel à leurs talents. C'est dans cette optique que l'OFPPT s'est imposé la lourde tâche d'assurer la formation pédagogique et technique au profit de nombreux chantiers, et justifie aujourd'hui d'un bilan 2002/2015 des plus satisfaisants: le nombre d'établissements de formation a crû de 85% (de 184 à 341) et les places pédagogiques de 700% (436.000). Larbi Bencheikh, directeur général de l'office, qui a présenté ces chiffres voilà quelques mois, précise que les formations dispensées par l'OFPPT touchent aujourd'hui plus de 300 métiers relatifs à divers secteurs d'activités tels que l'industrie, les services (secteur tertiaire), le transport, les BTP, l'hôtellerie et les nouvelles technologie de l'information et de la communication. Ces formations sont réparties en cinq niveaux de qualification: technicien spécialisé pour les bacheliers, technicien pour le niveau bac, la qualification pour la 3e année du collège, la spécialisation pour ceux qui détiennent un niveau de certification primaire et, enfin, le Bac pro, qui sera programmé cette année. L'office s'attend à une promotion de 3.000 lauréats spécialisés dans 17 filières couvrant 10 secteurs d'activité. En 2021, ce nombre devrait atteindre les 140.500. Larbi Bencheick explique, à ce propos, qu'«il s'agit d'une initiative du ministre de l'Education nationale que nous avons saisie». Ce programme vise la formation qualifiante de courte durée (3 à 9 mois) de 124.000 personnes devant satisfaire les besoins immédiats formulés par des entreprises (principalement des industriels) nouvellement lancées dans des chantiers porteurs ou fraîchement installées au Maroc avec l'ambition de profiter des structures d'accueil sectorielles que le royaume met à leur disposition, ainsi que de l'emplacement géostratégique du pays pour faire croître leur capacité à générer de la valeur ajoutée. Et au cœur des stratégies déployées par l'OFPPT, la notion d'employabilité constitue un référent permettant d'estimer la pertinence de chaque action. Dans le détail, l'office met à la disposition des diplômés chômeurs, principalement les licenciés, un cursus dédié qui devra permettre la formation de 5.000 candidats d'ici fin 2016. Pour aider à achever ses objectifs, il était indispensable d'augmenter le nombre de jeunes suivant un programme de formation par alternance, passant de 7.000 à 89.900 candidats. «L'objectif serait de passer d'un taux de 30% de formation alternée à 60% d'ici 2020», souligne Bencheick. Ces projections, bien qu'ambitieuses, ne sont pas formulées par hasard, mais tirent leur légitimité dans le potentiel indéniable de développement des métiers existants et de ceux à naître dans un futur proche. L'axe autour duquel s'articule cette stratégie plaise en faveur de l'accompagnement des secteurs structurants, en augmentant le nombre de stagiaires formés de 4.700% pour le transport et la logistique, 2.200% pour l'hôtellerie-tourisme, 19,59% pour les métiers des NTIC et 1.000% pour les services. En 2015, les secteurs du BTP et de l'automobile ont enregistré des hausses respectives de 673% et 279%. Par ailleurs, sur la séquence allant de 2012 à 2015, l'OFPPT a pratiquement multiplié par 5 le nombre de ses lauréats, en les faisant passer de 40.000 à 192.000 actuellement. Des partenariats ont également été signés afin de garantir au maximum l'employabilité des lauréats, tel celui signé récemment entre l'office et la Société internationale de travaux-Maroc (SINTRAM), visant à renforcer la formation dans le secteur du BTP, ou encore celui paraphé, en mai dernier, avec Air Arabia Maroc, filiale de la Compagnie Air Arabia, qui vise la mise en place, à l'Institut spécialisé dans les métiers de l'aéronautique et de la logistique aéroportuaire-Nouaceur (ISMALA), de 3 nouvelles filières de formation, notamment en maintenance en ligne, en gestion du matériel et en planification de la maintenance.