Après le débat sur le «niqab» (voile intégral), le «burkini» (maillot dit islamique) suscite aussi sa propre polémique. Et ce débat s'est invité au Maroc, cet été, avec acuité. Mais, le Maroc n'est pas la France, qui mène une guerre ouverte contre ces habits étrangers à la culture occidentale. Dans notre pays, il faut analyser cette tendance dans sa globalité et remonter à une vingtaine d'années au moins. Car, la problématique au Maroc n'est pas en soi le port du voile, mais cette tendance qui a adopté des habits venus d'ailleurs, notamment d'Afghanistan, et qui sont jugés totalement en déphasage avec notre culture. Nos mères portaient leur «djellaba» et leur voile sans que personne n'y trouve à redire et, en même temps, d'autres femmes et filles étaient vêtues à l'occidentale dans une société de tolérance. Or, aujourd'hui, plusieurs de ceux qui ont fait le choix de se couvrir intégralement et d'opter pour un mode vestimentaire qui convient à leurs convictions, veulent l'imposer aux autres, notamment aux femmes. Celles-là mêmes se permettent de sillonner les plages et vont jusqu'à attaquer verbalement les femmes en maillots de bain, dont des touristes. Ces situations sont légion et nous venons d'assister à un cas de ce genre, il y a quelques jours à Agadir. Ils n'épargnent même pas les filles voilées qui portent des jeans...«le pantalon de Satan» ! Il ne faut pas prendre à la légère cette radicalisation montante qui commence par le mode vestimentaire, car on ne sait quels niveaux elle pourrait atteindre. Le Maroc est une société d'ouverture et de tolérance et non seulement son histoire, mais sa Constitution et sa vision royale consacrent ces deux principes. Protéger la pluralité du royaume dans le respect de la liberté des uns et des autres, est une priorité de tous les jours.