Selon les chiffres présentés lors de la journée scientifique initiée, vendredi dernier à Dakhla, par l'Association des industriels des produits de la Mer Oued Eddahab (AIPMOD), la remontée du poisson par pompage permettra d'atteindre l'objectif de 0% de rejets. Les essais menés suite à l'installation de cette technique sur le bateau «Damoun» ont permis de recenser environ 170.000 tonnes de rejets de poissons, soit 15 tonnes par bateau. D'une pierre, deux coups. L'installation de la technique de remontée par pompage de petits pélagiques, utilisée sur le bateau Damoun par la société Frigo Adnane, spécialisée dans l'export de poissons à Dakhla, a certes résolu la question des écailles de poissons, qui représentent une contrainte commerciale à l'export pour certains marchés internationaux, mais aussi une autre problématique, plus complexe. Il s'agit des rejets de poissons non conformes aux captures autorisées et aux quotas fixés lors des sorties en mer des bateaux côtiers. Au-delà de l'apport technique et commercial de la mise en caisse du poisson par le procédé de pompage, présenté lors de la journée scientifique initiée vendredi dernier à Dakhla par l'Association des industriels des produits de la mer Oued Eddahab (AIPMOD), l'utilisation de cette nouvelle technique à faible puissance, fabriquée par l'entreprise sud-africaine Petec, a mis en lumière les retombées positives sur la protection de la ressource halieutique à Dakhla, qui représente la moitié de la production nationale, et dans les autres zones de pêche. Selon les chiffres présentés lors de cette manifestation scientifique, la technique permettra d'atteindre l'objectif de 0% de rejets puisque les essais menés suite à l'installation de cette première pompe ont permis de recenser environ 170.000 tonnes de rejets de poissons par an, soit 15 tonnes par bateau. En attendant l'appui de ces chiffres par l'INRH, la quantité chiffrée de rejets est, à la base, constituée de rejets minimaux seulement et est enregistrée uniquement à Dakhla, durant la période de pêche, fixée à 150 jours pour la région, où la population navale installée au port de la ville est de 75 bateaux côtiers senneurs. «Nous avons été surpris de ces résultats que nous avons immédiatement rapportés au département de la Pêche et l'INRH ainsi qu'à d'autres acteurs. Cette quantité représente un manque à gagner pour le segment côtier au port de Dakhla», explique Adil Adnane, secrétaire général de l'AIPMOD et PDG de la société Al Baraka Pélagiques, qui a installé la première pompe à travers sa filiale Frigo Adnane. Dans le détail, les recherches en vue d'une technique adéquate pour les écailles de poissons ont pris une année. «Après l'investissement dans un système de tambours qui n'a pas donné de résultats probants, la société a pu trouver la solution à travers une pompe à faible rendement pour ne pas abîmer le poisson avec de l'eau ajoutée aux petits pélagiques», ajoute Adil Adnane. À cet égard, le gain en termes de remontées de captures à bord du bateau est passé de 3 à 5 heures à désormais 30 minutes pour acheminer 30.000 kg de poissons avec ce système de pompage dont le pourcentage de captures vivantes rejetées avoisine le zéro. «L'industrie souffre de problèmes de qualité. Cette pompe permettra, après sa généralisation, d'améliorer ce paramètre dans le cadre du programme Ibhar» annonce Houmaid Hammoudi, président de l'AIPMOD. Parmi les avantages présentés lors de cette journée figure également le renforcement du niveau de sécurité pour les équipages qui se chargent de la remontée à bord, notamment à travers la réduction de l'exposition à l'effort physique et la diminution de l'effectif, d'environ 35 personnes sur bateau à 25 personnes. Sur ce dernier point, la réduction de l'effectif pourrait être absorbée, selon les professionnels, par l'industrie de conserve qui manque actuellement d'effectif dans les provinces du Sud en général et à Dakhla en particulier. La FAO contre les rejets de poissons Selon la FAO, plus de 20 millions de tonnes de captures annuelles sont concernées par le rejet de poissons. Les directives mondiales concernant la gestion de cette problématique portent sur toutes les prises accessoires, y compris les rejets, c'est-à-dire le poisson capturé accidentellement puis rejeté à la mer, mort ou mourant. Les directives couvrent la planification de la gestion des prises accidentelles, l'amélioration des engins de pêche, les fermetures saisonnières de la pêche, les incitations économiques pour faciliter l'adoption des mesures, le suivi, la recherche et le développement, en plus du renforcement des capacités des Etats à appliquer les directives et à répondre à toute autre question pertinente.