Le ministère de l'Agriculture et des pêches maritimes a décidé de prendre le taureau par les cornes pour éliminer la cochenille du cactus. Une réunion de haut niveau s'est en effet tenue à Rabat, le 20 juillet, pour mettre au point un plan d'action d'urgence contre ce parasite ravageur, apparu récemment dans les provinces de Sidi Bennour, Rhamna et El Youssoufia, et qui risque de se propager vers d'autres régions. Y ont pris part le secrétaire général du département de l'Agriculture, l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), l'Agence pour le développement agricole (ADA), l'Office national du conseil agricole (ONCA), l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), les directions régionales de l'agriculture de Casablanca-Settat et de Marrakech-Safi, l'Office régional de mise en valeur agricole de Doukkala ainsi que d'autres experts en la matière. C'est dire si la filière du cactus vit des moments difficiles qui menacent son avenir. Des pesticides pour la première fois Selon un communiqué du ministère de l'Agriculture, un plan d'intervention a déjà été lancé au niveau de la province de Sidi Bennour. Ce plan prévoit l'arrachage et l'incinération des plantations de cactus fortement infestées. Il prévoit également le traitement chimique à base d'insecticide et d'huile minérale sur environ 2.000 hectares de plantations de figuiers de Barbarie. Il a été également décidé de publier un arrêté interministériel en vue de l'application, au niveau national, des mesures phytosanitaires nécessaires (des pesticides pour la première fois) pour limiter la dissémination du parasite ravageur. Ces produits de traitement sont choisis par l'ONSSA sur la base d'essais expérimentaux pour s'assurer de leur innocuité et efficacité. De son côté, l'INRA entame un programme de recherche pour mettre au point des alternatives de lutte biologique et l'identification de variétés résistant à ce parasite. Selon le ministère, cet insecte est spécifique au cactus et ne s'attaque pas aux autres cultures. De son côté, l'ONSSA rassure que l'utilisation des fruits du cactus et des raquettes ne présente aucun risque ni pour la consommation humaine, ni pour l'alimentation animale. Il est à savoir que l'écrasement de l'insecte dégage une substance colorante rouge très visible, appelée carmin. Cette substance est utilisée comme colorant naturel dans l'industrie alimentaire, pharmaceutique et cosmétique par plusieurs pays, notamment en Amérique latine.