L'espagnol USP Hospitales fait son retour au Maroc. Sa dernière mise à l'écart dans le processus d'appel d'offres pour la gestion déléguée des polycliniques ne l'a pas empêché de revenir à la charge et de manifester à nouveau son intérêt de participer à la compétition. Mardi 24 novembre, les responsables d'USP en charge de ce projet ont été reçus par Saïd Ahmidouch, directeur général de la CNSS. Mais il n'y avait pas que les Ibériques qui défendaient le dossier de candidature d'USP. Des responsables du groupe Akwa étaient aussi de la partie. Et pour cause. Ces derniers se sont ralliés dernièrement à USP pour la constitution d'un nouveau consortium. Une nouvelle niche qu'explore le groupe de Aziz Akhennouch, de plus en plus tenté par la diversification. Il apportera en contrepartie des garanties financières importantes qui manquaient manifestement dans le dernier dossier présenté par USP Hospitales. La crise économique a retardé l'A.O Au sein de la CNSS, la réunion du mardi fait partie du traintrain habituel, comme tient à l'expliquer une source au sein de la Caisse. « USP Hospitales étaient venus pour dire qu'ils n'ont pas quitté le Maroc. Notre DG les a écoutés, mais c'est lors de l'appel d'offres que le tout sera décidé », poursuit-il. Pour éviter les retards, la CNSS ne passera pas cette fois-ci par l'étape d'appel à manifestation d'intérêt, mais lancera directement un appel d'offres. «C'est à cause de la crise économique que nous n'avons pas encore lancé d'appel d'offres», confie la même source. En effet, très peu d'investisseurs, pour ne pas dire aucun d'entre eux, n'avait émis le souhait de mettre son argent dans le secteur de la santé. Un danger qui guettait la CNSS qui n'avait plus qu'un petit délai de grâce pour ne plus gérer directement ses polycliniques (cf encadré). Entre temps, le vent semble tourner en faveur d'Ahmidouch, occupé à préparer les termes de l'appel d'offres, dont le lancement est prévu courant décembre, selon les dernières informations. Quel scénario à retenir? Reste à choisir le cabinet conseil qui accompagnera la CNSS dans ce processus. Deux scénarii sont envisageables : compter sur les compétences d'un consultant, ou plutôt faire appel aux services d'une banque d'affaires. L'option à retenir sera tranchée dans les semaines à venir, assure-t-on au sein de la CNSS. Le délai de grâce expire La CNSS a jusqu'au mois d'août 2010 pour continuer à assurer directement la gestion de ses polycliniques. Un texte de loi lui conférant ce droit a été approuvé courant 2008 pour permettre à la CNSS de disposer d'un délai supplémentaire, elle qui n'avait pas de proposition « assez alléchante » pour ses établissements hospitaliers. Cette nouvelle loi devrait lui permettre de boucler son programme de mise à niveau et de restructuration de ses polycliniques afin de mieux les présenter aux prétendants. Ce n'est pas la première fois que l'équipe de Said Ahmidouch demande un délai de grâce. Lors de sa promulgation en août 2005, la loi 65.00 portant création et organisation de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) avait reconnu à la CNSS un délai de trois ans pour se conformer à la nouvelle législation. Cette dernière interdit le cumul de l'assurance maladie obligatoire et celle de la gestion des établissements sanitaires ou encore celle des établissements de distribution de médicaments ou de matériel médical.