Une dizaine d'initiatives locales de l'emploi et deux assises régionales ont été organisées par le ministère de Abdeslam Seddiki. Jusque-là, une soixantaine de conventions ont été signées sur le plan territorial. Le point sur ces initiatives qui seront bientôt passées au crible. La promotion de l'emploi ne passe pas uniquement par des stratégies nationales mais aussi par des programmes locaux et régionaux impliquant les acteurs territoriaux. La dimension territoriale est, en effet, une composante incontournable dans la réflexion autour de la lutte contre le chômage. C'est d'ailleurs pour cette raison que le ministère de l'Emploi a opté, dès 2014, pour l'organisation des initiatives locales de l'emploi qui s'inscrivent dans le cadre de la Stratégie nationale de l'emploi. Le chef de ce département ministériel, Abdeslam Seddiki, précise que l'initiative territoriale pour l'emploi est une mesure complémentaire au dispositif national sur l'amélioration de l'employabilité, l'emploi salarié ou l'auto-emploi. Jusque-là, quelque dix initiatives territoriales ont été tenues dans les provinces de Guercif, Taza, Sidi Slimane, Errachidia, El Faouz, Al Hoceima, Khémisset, Safi, Taounat et Sidi Kacem. Une soixantaine de conventions ont été signées pour le développement de la proximité, à travers l'ouverture d'espaces emploi et d'agences, en partenariat avec les collectivités locales, le renforcement de la synergie entre le programme d'auto-emploi et le dispositif des activités génératrices de revenu mis en place par l'Initiative nationale pour le développement humain et l'appui à l'emploi salarié. Les premiers échos sont positifs, selon le ministre de l'Emploi. Une évaluation sera bientôt faite en présence des acteurs concernés pour faire le point sur l'état d'avancement de réalisation des engagements pris de part et d'autre. Avec l'avènement de la régionalisation, deux assises de l'emploi ont été tenues au niveau des régions pour accompagner la mise en place des plans de développement régionaux. Les premières ont été organisées à Agadir en mai et les secondes à Rabat le 15 juin. La même dynamique dans les autres régions L'idée est de décliner le schéma national au niveau régional en prenant en considération les spécificités de chaque région après avoir effectué le diagnostic territorial (population active de la région et ses caractéristiques, les secteurs porteurs et les opportunités d'investissement, les plans de développement sectoriels amorcés par les pouvoirs publics au niveau régional...). Les initiatives régionales visent le développement des compétences et l'employabilité, l'amélioration de l'intermédiation et surtout une meilleure synergie et complémentarité entre les politiques nationales et les stratégies territoriales en matière de promotion de l'emploi. À ce titre, Abdeslam Seddiki tient à souligner que la question de l'emploi dépasse les prérogatives du gouvernement et constitue une problématique sociale nécessitant l'adhésion des employeurs, des autorités locales et des élus. Les initiatives régionales de l'emploi permettent d'impliquer l'ensemble des acteurs concernés aussi bien au niveau national que régional. Des mesures régionales sont prévues ainsi que la création d'un fonds régional et la mise en place d'une gouvernance régionale adaptée. Ce dispositif s'assigne plusieurs objectifs ambitieux dont le développement de l'emploi dans les services d'utilité publique et sociale en octroyant des subventions aux associations. Ces subventions peuvent porter directement sur les salaires des personnes à recruter ou les services à assurer sur la base de l'effectif des bénéficiaires éligibles. Le dispositif vise aussi à promouvoir l'emploi au profit des titulaires d'un diplôme de niveau de licence et plus dans les spécialités qualifiées de non porteuses à travers des contrats dans le cadre d'approches sectorielles : assistant d'avocat, assistant de notaire, assistante médicale... Il s'agit aussi de l'octroi des prêts d'honneur ou de subvention pour le démarrage des projets dans le cadre de financement de la création de TPE ou d'activités génératrices de revenu. Il est également prévu le financement de formations qualifiantes, particulièrement au profit des non-diplômés ainsi que l'appui à la mobilité des chercheurs d'emploi pour des formations qualifiantes, un entretien d'embauche, ou une insertion dans une entreprise en dehors de la ville de résidence du bénéficiaire. Pour atteindre les objectifs escomptés, les succursales de l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences sont désormais des partenaires des régions dans la mise en œuvre des nouvelles missions qui leur incombent en matière de promotion de l'emploi, comme le souligne le directeur général de l'ANAPEC, Anas Doukkali. La machine est actuellement bien rodée, selon Abdeslam Seddik. Le ministre affiche sa satisfaction estimant que les initiatives territoriales de l'emploi ont permis de sensibiliser les acteurs locaux à la question du chômage qui ne se résout pas uniquement par des grands programmes, aussi stratégiques soient-ils, mais aussi par des actions de proximité au niveau local à travers notamment l'auto-emploi. Il précise que de telles rencontres permettent de développer l'esprit d'initiative et d'entrepreneuriat et de mettre fin à l'assistanat. Les Assises de l'emploi de Rabat : Pour un dispositif régional intégré Organisées à l'initiative du Conseil de la Région Rabat-Salé-Kénitra, en partenariat avec le ministère de l'Emploi et des affaires sociales et l'ANAPEC, les Assises régionales pour l'emploi dans la Région Rabat-Salé-Kénitra ont été tenues le 15 juin sur le thème : «Pour un dispositif régional intégré de promotion de l'emploi». Un mémorandum d'entente a été signé lors de cette rencontre entre le Conseil de la région et l'ANAPEC, visant la promotion de l'emploi dans la région. Selon l'ANAPEC, les besoins exprimés par certaines sociétés en matière d'emploi au niveau de la Région Rabat-Salé-Kénitra ont atteint 23.000, dont 68 % concernent les nouvelles technologies, l'offshoring, et les services. Tags: emploi Abdeslam Seddiki