La future industrie biotechnologique dans le médicament au Maroc fait face à l'étroitesse du marché et à la lourdeur des investissements. Le petit marché des médicaments biotechnologies et biosimialaires au Maroc aiguisent les appétits des laboratoires nationaux et internationaux. Ce marché représentera 20% du marché mondial des médicaments en 2017. Avec des prix en moyenne 20 à 30% moins chers que les produits de référence, les biosimialaires et biotechnologies intéressent les gouvernements des pays du Sud. L'Inde est déjà leader dans ce domaine et le Maroc tente de rattraper son retard. Le marché pharmaceutique marocain pèse 1,5 milliard DH (sortie usine). Les parts de marché des biotechnologies sont de 10%, ce marché représente 150 millions DH. Double contrainte Après la publication du décret sur l'Autorisation de mise sur le marché (AMM), incluant ce type de traitements, les laboratoires internationaux multiplient les rencontres pour proposer leurs services et leur savoir-faire à leurs partenaires marocains. Le 13 juin, Merck a présenté son offre B to B comprenant la construction d'unités de production des biotechnologies (Cf : leseco.ma). Pour s'offrir cette technologie clé en main, il faut débourser 100 millions DH d'investissements. «Des industriels marocains peuvent lever ces fonds pour réaliser cet investissement, sauf que la taille du marché représente un frein pour concrétiser ces projets», remarque Ayman Cheikh Lahlou, président de l'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique (AMIP). Pour créer une taille critique du marché, Merck cible la région Afrique du Nord dans son ensemble. Le laboratoire allemand a d'ailleurs invité, pour son séminaire, des donneurs d'ordre de l'Egypte, de Tunisie et d'Algérie. «La mutualisation des efforts permettra à la région de disposer de plusieurs unités de production avec une spécialisation dans chaque pays», propose Karim Bendhaou, président de Merck Afrique du Nord et de l'Ouest. Et ce dernier d'avertir : «Si les pays de la région tardent à lancer leurs investissements, les coûts futurs vont devenir exorbitant qu'on ne pourrait plus rattraper le gap actuel».