Huile d'argan, safran, roses à parfum, amandier, dattes et bien d'autres, les produits du terroir marocains sont une branche d'activité importante en raison de leur apport structurant à l'économie rurale. L'importance qu'occupe cette filière s'est traduite par l'équipement de certaines cultures en goutte-à-goutte, mais aussi l'intégration des systèmes de pompage solaire de l'eau pour accroître le niveau de durabilité de la production. Dans ce sens, plusieurs sous-filières se sont adonnées au pompage solaire, notamment la première plantation moderne de l'arganeraie, qui vient d'être lancée aux environs de Tiznit, dans le cadre du programme de l'arganiculture. En plus de l'intégration des aménagements hydrauliques, le projet qui nécessitera 71MDH a prévu un système d'irrigation au goutte-à-goutte avec pompage solaire et la plantation de 8.400 arbres de l'arganier sur une superficie égale à 600 ha. Au total, la plantation est prévue sur cinq ans et elle ambitionne de réaliser une production de 6 tonnes par hectare et l'augmentation de la production annuelle pour qu'elle atteigne en moyenne 3.600 t/an. L'autre projet pilote est celui du périmètre du Tounine à Tafraout. Ce projet étalé sur une superficie de 250 ha, dont 125 ha en tant que périmètre qualifié de pilote, a été équipé par un système d'irrigation localisé et de pompage d'eau par panneaux solaires. D'un coût global de 6,4MDH, ledit projet comprend quatre forages d'exploitation d'un débit moyen de 61 litres par seconde. Ces forages ont été équipés par des pompes immergées et adaptées au système solaire avec des modules de panneaux solaires photovoltaïques de 240 Wc pour minimiser le coût de production. S'agissant du safran, la réhabilitation des cultures n'était possible qu'à travers la prise en considération de la pénurie d'eau. À cet égard, l'état d'avancement du projet de développement de la filière du safran, qui a pour objectif la reconversion de 1.350 ha en goutte-à-goutte a atteint 85% avec pompage solaire. Grâce aux subventions dédiées aux parcelles reconverties, les superficies équipées en irrigation localisée sont passées de 93 ha en 2010 pour se situer actuellement à 2.305 ha avec le forage et l'équipement de 8 puits d'eau. S'agissant du programme d'extension de la superficie cultivée du safran, il a atteint 1.176 ha, soit 87%. Le montant global réservé au développement de la filière dans le cadre du plan agricole régional au niveau de Taliouine et Tazenaght frôle les 146MDH. Le constat est le même pour les roses à parfum. Un guide de bonne pratique a été réalisé et a été édité, dont la question de l'irrigation. L'installation d'un système d'irrigation approprié s'avère un investissement profitable pour économiser l'eau et prévenir les risques de maladies. Le système d'irrigation localisé au goutte-à-goutte semble le plus adapté pour répondre à cet objectif. L'irrigation par aspersion est à proscrire étant donné qu'elle favorise le développement des maladies fongiques suite à l'accumulation de l'eau sur les feuilles. Si cette méthode s'avère nécessaire, il est recommandé d'irriguer tôt le matin afin de permettre au feuillage de s'assécher rapidement. Afin d'économiser l'eau, d'autres mesures pratiques sont également nécessaires, notamment une irrigation en début de matinée ou en début de soirée pour éviter l'évaporation de l'eau sous l'effet du soleil, un paillis à la surface du sol pour réduire l'évaporation et des binages réguliers pour conserver l'humidité du sol.