La 11e édition du Jazzablanca tient toutes ses promesses: des concerts de qualité, de belles rencontres et une superbe ambiance dans les coulisses... Ce premier week-end a donné le ton à un festival qui compte et qui se permet une programmation de qualité. Petit tour dans les coulisses. Elle a du charisme, une voix que l'on reconnaît entre mille et des chansons qui marquent et qui emportent. Elle avait fait le tour du monde avec «I try», une ballade soul, presque rock, dans les années 2000. On se souvient de sa façon presque nonchalante et parfaitement maîtrisée de marcher, de se tenir sur scène. Elle, c'est Macy Gray, qui ouvrait le bal ce samedi 16 avril. Une journée où elle s'est prêtée au jeu des interviews avec beaucoup d'humilité et de générosité. Celle qui ne pensait pas avoir un impact aussi grand sur le monde et sur la musique se dit heureuse de participer au Jazzablanca et de venir à Casablanca, une ville que «tout le monde connaît». Naturelle et lumineuse, Macy Gray ne passe pas inaperçue dans les couloirs de l'hôtel qui l'accueille. Et sur scène non plus! Elle a à peine fait son entrée sur scène que l'ensemble de l'audience est déjà debout. Une énergie débordante, des musiciens de talents, des chansons imprégnées d'une vie d'écorchée vive pour ensuite nous livrer une version groovy de «I try», son tube phare, que le public de Jazzablanca chante en «cœur» avec elle. Une véritable fée de la Néo-Soul –R'n'b a enchanté Casablanca avant de laisser place à un autre magicien qui, grâce à sa seule basse, vous emporte dans son univers. Richard Bona a trouvé refuge à l'Hippodrome d'Anfa ce dimanche 17 avril pour un concert où seuls le talent et l'amour de la musique comptaient. Le digne héritier de Jaco Pastorius est revenu au Maroc après un concert à Essaouira qui est entré dans les annales. Auteur, compositeur, chanteur et musicien, il en est à son 6e album, à mi-chemin entre le Jazz et la Pop africaine. Ce dimanche soir, à l'Hippodrome d'Anfa, il se donne corps et âme comme il sait le faire, fait danser et chanter, et laisse des traces d'un show qui en vaut le détour. Généreux, il a tenu à donner une masterclass, la veille, au studio Hiba, à des musiciens professionnels ou semi-professionnels qui s'étaient inscrits au préalable. Une initiative qui prouve que le Festival Jazzablanca souhaite rapprocher la jeunesse marocaine de leurs idoles et de faire profiter un maximum de personnes du talent et du génie des invités au lieu de les sacraliser et de les rendre inaccessibles. Seul bémol encore une fois, ces places dédiées aux sponsors qui restent vides, une insulte pour les musiciens de calibre qui font le déplacement. Il faudrait peut-être penser à les remplir quand le concert commence et que les principaux concernés ne se présentent pas à la dernière minute. Une critique constructive, pour un festival qui a tout compris à la musique et aux besoins des Casablancais, qui se construit et se renforce d'années, en années. Et ce n'est pas fini puisque les prochains jours verront défiler l'envoûtante Hindi Zahra, la sophistiquée Melody Gardot, le grand Goran Bregovic et le virtuose Jamie Cullum. À consommer sans modération! Tags: Jazzablanca 2016