Le dernier rapport de la Cour des comptes, au titre de l'exercice 2014, enfonce encore plus la Société Al Omrane Tamesna. De graves dysfonctionnements de gestion ont été révélés par l'institution dirigée par Driss Jettou. Startégie, planification, financement, commercialisation...tous les aspects sont concernés. Après les irrégularités et les conflits d'intérêt relevés au sein d'Al Omrane, la Cour des comptes braque, à nouveau, les projecteurs sur cette entreprise publique, révélant de graves dysfonctionnements de gestion de la Société Al Omrane Tamesna, dans son rapport 2014, qu'elle vient de diffuser (voir aussi pages 4 et 5). Il faut dire que le flop de cette supposée «Ville nouvelle» saute aux yeux, mais le détail des problèmes jette un froid supplémentaire. En effet, suite au contrôle de gestion approfondi qu'elle a menée, la cour conclut que «la création de la ville nouvelle Tamesna n'a pas été entourée des conditions nécessaires à sa réussite». Primo, un dysfonctionnement stratégique dans la planification du projet. «La création de la ville nouvelle Tamesna n'a été ni précédée ni suivie par un encadrement juridique approprié», déplore la cour. «La gestion de la ville nouvelle Tamesna a été attribuée à une commune rurale qui n'a pas les capacités nécessaires pour assurer cette fonction», poursuivent les contrôleurs de la cour qui signalent également «l'absence d'un plan d'aménagement de la ville dûment approuvé par les instances compétentes». Schéma de financement absent En second lieu, l'institution dirigée par Driss Jettou pointe de graves dysfonctionnements sur les plans financier et commercial. Aussi apprend-on «l'absence d'un schéma de financement global». Un constat hallucinant, au vu de la taille du projet, de la société qui le porte et de sa portée socioéconomique. Quant au rythme de réalisation des unités, les constats établis par la cour sont tout aussi alarmants. En effet, le taux global de réalisation n'atteint pas les 30%, et tombe même à 19% quant aux unités destinées au relogement des habitants des bidonvilles, pour un taux de relogement d'à peine 6%. Sur le plan commercial, le stock des produits non vendus par la SAT, au 31/12/2014, est constitué de 1.619 unités toutes catégories confondues. Ce stock immobilise un montant global de 1.891 MDH pour des durées allant de 1 à 7 ans.