Johan Cruyff. Cette icône du football mondial a marqué plusieurs générations à différentes époques, et ce pour plusieurs raisons. D'abord en étant le chef de file de la grande équipe de l'Ajax d'Amsterdam entre 1965 et 1973, gagnant 3 ballons d'or et amenant l'équipe à gagner 3 Coupes d'Europe, même s'il est vrai que le concepteur de ce jeu total reste Rinius Mitchels copié respectueusement par le Roumain, Kovacs. Ensuite en ramenant la Hollande en finale de la Coupe du Monde, première manifestation que j'ai consciemment vécue, et même si elle était battue par l'Allemagne fédérale (RFA), la Hollande avait conquis le cœur du monde, comme se plaisait à le dire Cruyff, lors d'un grand documentaire de 1998 à la veille du Mondial français. Puis vint l'époque du Barça, ou après 13 ans de disettes, Cruyff donna une Liga savoureuse à cette équipe catalane de l'époque avide de revanche politique. Entre-temps, Cruyff vit intensément son engagement politique d'électron libre, en appelant son fils, né en Catalogne, Jordi, un prénom prohibé par le régime de Franco, puis en refusant carrément d'accompagner les Bataves en Argentine pour protester contre le régime militaire du sanguinaire Videla, posture incomprise à l'époque par les footeux surtout que ça ne ressemblait point à un joueur ! Cette défection a certainement coûté la Coupe du monde à la Hollande, mais peu importe pour «El Salvador», les causes passaient avant les victoires. Enfin en tant que joueur, Johan Cruyff finissait tant bien que mal sa carrière à Rotterdam après être passé par Los Angeles, Washington, Levante et son Ajax éternel. Carrière de grand joueur certes, mais «El Flaco» est devenue une légende après nous avoir émerveillés en tant qu'entraîneur, d'abord à l'Ajax puis surtout en confectionnant la philosophie du Barça moderne, et comme il ne fait rien comme tout le monde, il a refusé d'entraîner un autre club après, préférant nous laisser pour l'éternité cette belle image qui fait qu'aujourd'hui, on pleure son départ. Enfin, saluons la belle victoire des Lions à Praya, et attendons confirmation demain mardi à Marrakech. Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours... Oussama Benabdallah, Enfant de la télé Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.