L'OCDE recommande de transformer la contrainte de la multitude des acteurs chargés de l'intégrité et de la lutte contre la corruption en une opportunité pour un «meilleur rapprochement institutionnel». La coopération entre l'OCDE, d'une part, l'institution du Médiateur et l'Instance de probité, de l'autre, se focalise désormais sur la gouvernance. Les trois partenaires ont appelé à faire de la problématique du rapprochement institutionnel une question cruciale, lors d'une conférence nationale tenue à Rabat pour les résultats du projet «Renforcer l'intégrité du secteur public et l'implication des citoyens au niveau local au Maroc». Le projet entamé en 2013 s'inscrit dans le cadre du «Programme MENA-OCDE pour la Gouvernance», avec l'appui financier de la Grande-Bretagne. Un guichet unique pour les plaintes Une multitude d'entraves sont relevées à ce niveau, notamment «le besoin en mécanismes de collaboration et de communication horizontale pour éviter les chevauchements, ainsi que de nouveaux mécanismes pour la création de vrais partenariats avec la société civile», comme l'indiquent les recommandations de l'OCDE. Les résultats de la coopération renforcée entre l'ICPC et l'IMR «peuvent servir comme modèle pour la coopération avec d'autres instances de bonne gouvernance», indique le bilan de l'OCDE qui insiste sur «la participation de l'IMR et l'ICPC dans la mise en œuvre et l'évaluation de la stratégie de lutte contre la corruption». L'une des pistes proposées concerne le «renforcement du dialogue avec la société civile au niveau local, avec Tanger et Casablanca au départ avant de faire suivre ce dialogue par les projets concrets et le dupliquer dans d'autres régions». Le renforcement de la coordination devra également se baser sur les outils de communication «à travers un portail national d'intégrité qui sera le guichet unique pour les plaintes, sans oublier de faire adhérer toute l'administration publique et assurer le back office du portail». Sur ce point, et pour une exploitation optimale des données de cet outil, le Conseil du portail se réunirait deux fois par an, alors qu'un comité de pilotage devra pour sa part proposer des améliorations pour la gestion des données recueillies. La situation actuelle reste marquée par le dépôt d'une bonne partie hors des compétences de l'institution du Médiateur, ainsi que par l'impact du refus des plaintes anonymes auprès de l'ICPC.