L'agence de notation internationale vient de publier un rapport d'analyse économique dans lequel elle anticipe de bonnes perspectives de croissance pour l'économie nationale. Les réformes menées par le gouvernement notamment en matière de subvention publique ont permis d'assainir les équilibres macroéconomiques du pays, ce qui confortera l'attractivité de la destination pour les IDE. En dépit de quelques risques, un PIB par habitant encore faible et une croissance volatile, les exercices 2016 et 2017 permettront à l'économie nationale de se consolider et de profiter pleinement des opportunités dont recèle certains secteurs prometteurs. Après plus d'une année et demi de «black out», mis à part quelques évaluations ponctuelles de la santé de certains banques nationales, l'agence internationale de notation souveraine, Moody's, braque de nouveau son radar sur l'économie marocaine. Dans un rapport portant sur l'analyse annuelle du crédit du Maroc, l'agence américaine s'est montrée très confiance sur les perspectives d'évolution de l'économie nationale, laquelle devrait se consolider à court terme c'est-à-dire entre 2016 et 2017. Au delà donc du ralentissement attendu du rythme de croissance cette année qui soulève des inquiétudes, Moody's s'attend à une poursuite de l'amélioration des équilibres macroéconomiques grâce notamment aux réformes menées ces dernières années. Il s'agit particulièrement de la réforme du système de subvention publique avec la mise en œuvre de la décompensation qui, associé à la baisse des cours des produits énergétiques à l'international, vont conduire à une amélioration structurelle des comptes budgétaires et extérieurs du pays ainsi que la création de marges supplémentaires pour dépenses en capital. «La baisse des prix du pétrole a atténué l'impact des réformes des subventions de l'énergie entreprises par le gouvernement», constate ainsi Elisa Parisi-Capone, analyste en chef chez Moody's. Flux d'IDE Selon Moody's, «l'environnement stable du Maroc et des perspectives de croissance économiques en font une destination attrayante pour les investisseurs, en particulier dans les services, les industries d'exportation les plus récentes et les énergies alternatives». Dans ce contexte, l'agence s'attend à un maintien des flux d'investissements directs étrangers (IDE) notamment dans le secteur des énergies renouvelables domestiques où l'exploitation de l'important domestique se traduira par un impact positif sur la destination surtout en matière de crédit environnemental. L'agence américaine a par la même occasion revue sa position par rapport à la situation de la balance de paiement du Maroc dont les perspectives se sont nettement améliorées depuis les alertes de la même agence de septembre 2014. La tendance à la baisse des cours des produits énergétiques sur les marchés internationaux conforte le gouvernement dans ses objectifs de réduction des déficits jumeaux et améliorera sensiblement la position extérieure du pays surtout qu'à la suite de la reprise de la demande extérieure adressée, les exportations sont en train de répartir à la hausse. L'agence américaine a fait cas du PIB par habitant du Maroc qui reste encore faible surtout en comparaison avec les pays notés à la même enseigne (Ba1, stable) et selon le rapport, la part importante de la contribution en valeur du PIB agricole au PIB global, explique en grande partie la volatilité de la croissance de l'économie marocaine. Cependant, l'agence estime que grâce aux objectifs que s'est assigné le gouvernement de transformer structurellement l'économie nationale à travers plusieurs stratégies sectorielles, l'impact du secteur agricole sur le rythme de croissance sera progressivement atténué. Au titre de ces stratégies qui recèlent d'importantes potentialités de croissance pour l'économie nationale, l'ambition des autorités de porter la part du secteur manufacturier de 16 % en 2012 à hauteur de 23 % du PIB d'ici 2020. C'est le cas aussi de l'élargissement de la base des exportations à travers le plan d'accélération industrielle, la stratégie de diversification des partenaires. Moody's s'attend aussi à ce que cette dynamique tire profit du renforcement du positionnement de Casablanca comme un hub de services financiers régional avec l'entrée en service de Casa Finance City (CFC). L'agence internationale s'est quelque peu inquiétée du niveau relevé élevé de la dette publique marocaine qui s'élève à 65 % cette année donc à un niveau supportable. La faible exposition du royaume à la dette en devises étrangères est d'ailleurs de nature à atténuer la dégradation de l'endettement du pays qui reste isoler, donc, de la volatilité des marchés financiers internationaux. Selon Moody's, si le risque politique est continu, l'amplification des tensions géopolitiques régionales pourraient affecter certains secteurs stratégiques pour le pays comme c'est le cas avec les risques sécuritaires dont les répercussions sur le secteur touristique ont été négatives ces derniers mois.