Signe d'une maturité croissante, l'industrie du Capital investissement, malgré son jeune âge dépasse l'ensemble des pays de la zone MENA, en termes de pénétration. Les perspectives sont prometteuses. L'industrie du Capital investissement a fait du chemin. «Même si elle est relativement récente au Maroc, cette industrie affiche un taux de pénétration de 0,06% en 2015. C'est largement au dessus de l'ensemble des pays de la zone MENA (0,03%) depuis 2013», a souligné Omar Chikhaoui, président de l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), jeudi dernier, lors de la présentation du Rapport statistique 2015 de l'industrie marocaine du capital investissement. Ce rapport statistique a couvert 22 sociétés de gestion gérant 46 fonds. Il représente ainsi la quasi-totalité de l'industrie marocaine du capital investissement. Il ressort du rapport de l'Amic qu'après de fortes levées en 2013 et 2014 (2,5 MMDH), conformément au cycle de vie des fonds, l'année 2015 a connu des levées plus modestes, à savoir 490 MDH pour le capital investissement et 222 MDH pour l'infrastructure. Néanmoins, les levées affichent une progression de 15% par rapport à l'année précédente et sont supérieures à l'évolution des levées enregistrées au niveau mondial et dont la progression s'établit à 11%. À ce jour, ce sont donc près de 3,2 MMDH qui sont disponibles pour les PME. Notons que les capitaux levés auprès des organismes de développement internationaux (SFI, BERD) ont fortement augmenté et représentent 56% des fonds de 3e génération témoignant de la confiance de ces bailleurs de fonds à l'égard de l'industrie marocaine du capital investissement. Dynamique attendue en 2016 En termes d'investissement, 606 MDH ont été investis dans 11 entreprises l'année dernière. Le secteur industriel représente 48% des investissements réalisés depuis 2011 et s'arroge la première place. Deux tiers des montants investis sont dédiés à des entreprises en développement. Comme les années précédentes, les investissements se concentrent dans la partie nord du Maroc (75% sur l'axe Rabat-Casa). De son côté, le montant total des désinvestissements, effectuées en 2015, s'élève à 186 MDH, soit une hausse de 84% par rapport à 2014, malgré l'absence de sorties en bourse. Depuis 2011, la majorité des sorties en valeur (41%) sont des cessions industrielles. La durée moyenne d'investissement est de 6 ans. Quant au TRI brut moyen calculé sur les sorties effectives, il est de 13% à fin 2015. En termes de perspectives, sur la 3e génération de fonds venant à terme en 2016, 27% des fonds planifient logiquement la sortie de la majorité des entreprises encore en portefeuille. Si 28% des fonds ont prévu la levée de nouveaux capitaux, avant la fin 2016, 50% des fonds ont planifié des levées dans le courant de l'année 2017. Aussi, pour les 5 prochaines années, la tendance aux investissements multisectoriels se confirme avec une légère préférence pour le secteur agroalimentaire (13%) et la diversité des zones géographiques envisagées témoigne de politiques d'investissements opportunistes n'excluant aucune région du Maroc. Enfin, le secteur du capital investissement prévoit d'investir 900 MDH en 2016.