Le Conseil régional Souss-Massa a voté, lundi dernier, son budget pour 2016, le premier à l'issue de la mise en application de la régionalisation avancée. L'opposition a émis des remarques. Elles concernent essentiellement la similarité du budget avec les autres exercices précédents. La déception des élus de l'opposition était palpable à l'issue de session ordinaire consacrée, lundi dernier, au premier budget du Conseil régional du Souss-Massa. Et c'est lors de l'étude et l'approbation du budget rectifié au titre de l'exercice 2016, qui a connu, rappelons-le, la préparation de deux budgets (temporaire et modificatif) en plus de la programmation de l'excédent réel de l'année 2015 et la reprogrammation dans la seconde partie du budget, que la réaction n'a pas tardé à venir. Selon les élus de l'opposition, le budget est «tellement ordinaire» qu'il s'oppose avec la consolidation du principe de la gestion libre de la région puisque des budgets sectoriels sont toujours intégrés dans la mouture dudit budget. Ce n'est pas tout : les modalités de sa préparation sont similaires aux années précédentes avec un défruitement de ressources budgétaires alors qu'il fallait préparer un budget à base de projets d'investissement. Pour d'autres élus de la coalition, la préparation du budget est intervenue dans des conditions particulières, allusion faite à la mise en application de la régionalisation avancée. C'est pourquoi, au cours de cette période de transition, le régime financier est toujours rubriqué suivant l'ancienne démarche en attendant la réalisation des textes réglementaires et la mise en place d'un budget à base de projets d'investissement à travers le programme régional de développement (PRD) dont le lancement de l'étude a été soumis à la validation en vertu de l'article 115 de la loi organique des régions. Aujourd'hui, l'excédent réel au titre de l'année 2015 a été réparti en vertu de l'article 256 de la loi organique des régions en fonction du nombre d'habitants des régions et provinces. Sur 68,2MDH, les régions de Drâa-Tafilalet et Guelmim-Oued Noun ont accaparé 17,5MDH de l'excédent réel contre 50,7MDH déduits pour la région Souss-Massa. Ce montant a été respectivement alloué aux festivals et Salons en plus des activités sportives et de l'approvisionnement en eau potable ainsi que la promotion touristique. S'agissant de la reprogrammation dans la seconde partie du budget, qui est de 11 MDH, ce montant issu des dotations allouées aux projets programmés en 2015, mais qui ne sont pas engagés, a été consacré au financement des études afférentes au programme régional de développement (PRD), le Schéma régional d'aménagement du territoire (SRAT) en plus du schéma de transport et la stratégie dédiée à l'économie d'énergie et eau. En ce qui concerne le budget modificatif au titre de l'année 2016, à l'issue de la réception des ressources transferées par l'Etat (338MDH en 2016 contre 465 et 572MDH en 2017 et 2018), le Conseil régional a élaboré son budget avec deux parties : la 1re qui décrit les opérations de fonctionnement tant en recettes qu'en dépenses et la 2e relative aux opérations d'équipement dont les recettes sont de 351MDH issus de l'excédent du budget provisoire et modificatif. Pour les dépenses, la déduction du prêt accordé par le FEC (16,2MDH) a permis de dégager un excédent prévisionnel de l'ordre de 334,9MDH issus des dépenses de la seconde partie du budget modifié. Ce budget sera injecté pour la réalisation d'un ensemble de projets inscrits dans un programme d'investissement dédié au développement du réseau routier rural, suivi de la contribution de la région dans la réalisation de la double voie Tiznit-Guelmim-Laâyoune-Dakhla en plus de la seconde tranche de la voie de contournement ainsi que la mise à niveau des centres ruraux et des hôpitaux de la région (1re tranche). Le reste sera consacré à la protection contre les inondations, la mise à niveau des aéroports et des pistes d'atterrissage des avions, et bien d'autres.