Ce mois de février 2016 semble confirmer un ajustement des prix de l'immobilier un peu partout au Maroc. En effet, après 5 mois de constante croissance de juillet à novembre 2015, le marché immobilier semble avoir touché son plafond et connaît depuis novembre une diminution des prix moyens au mètre carré pour les appartements. Cette diminution se confirme mois après mois, mais elle semble aussi nécessaire pour redynamiser le marché de l'immobilier et les transactions d'achat/vente. Néanmoins, l'évolution des prix diffère selon les villes. Ainsi, Rabat et Casablanca souffrent d'une baisse de 1,47% des prix de leur immobilier, alors que les villes plus orientées vers le tourisme comme Agadir ou Marrakech ont connu, ce mois-ci, une augmentation de leurs prix, de 2,83% pour Agadir et de 2,43% pour Marrakech. Tanger reste une exception avec une augmentation de 5,87% de ses biens immobiliers pour se positionner à un prix record de 11.503 DH/m2. Aujourd'hui, au Maroc, deux tiers des demandes témoignent d'un intérêt pour l'achat d'un bien, pour un tiers seulement témoignant de l'intérêt pour la location, ce qui montre aussi que cette baisse de prix revigore l'intérêt des foyers pour l'acquisition d'un bien immobilier. En analysant la demande d'achat, plus de 70% des demandes d'achat se font pour un appartement, pour seulement 21% pour des maisons ou villas, ou encore 6% pour des terrains. Casablanca Casablanca voit son prix au mètre carré continuer de connaître une très légère baisse ces derniers 4 mois et affiche 17.107 DH/ m2, se plaçant néanmoins toujours sans surprise comme la villa la plus chère du Maroc. La quartier Aïn Diab à Anfa reste le quartier le plus cher de la capital économique, avec 23.648 DH/m2 pour l'acquisition d'un appartement, et les disparités restent considérables avec les quartiers plus populaires, comme Sbata, affichant un prix de 6.805 DH/ m2. À Casablanca, la demande d'achat pour des appartements représente plus de 60% des demandes, contre moins de 40% pour les demandes de location. Cette orientation vers l'achat semble correspondre à la constante diminution des prix. Rabat Rabat semble suivre la même tendance que la capitale économique. Ainsi, les prix continuent de diminuer pour le quatrième mois consécutif, pour se positionner en février à 16.732 DH/m2, en baisse par rapport à janvier de 1,47%. Tous les quartiers sans exception reflètent cette baisse, du plus cher, Hay Riad, qui affiche aujourd'hui 19.089 DH/m2, à l'Océan qui perd plus de 6% pour afficher une prix moyen de 9.350 DH/m2 pour ses appartements en vente. Les demandes d'achat sont néanmoins moins marquées que dans la plupart des autres villes du Maroc, étant donné que seulement 58% des demandes sont orientées vers l'achat alors que 42% le sont pour la location, ce qui indiquerait que les prix ne sont pas encore suffisamment bas pour relancer le marché. Tanger Tanger est la ville qui a connu une importante hausse en ce mois de février, à contre-courant de la tendance nationale. En effet, les prix des appartements affichent en moyenne 11.502 DH/m2, ce qui représente une augmentation de 5,87% face au mois dernier. Les quartiers de Malabata et du Centre sont la locomotive de cette croissance, avec 3,85% d'augmentation à Malabata et 5,16% au Centre, alors que certains quartiers ont vu une baisse des prix très importante, comme Boukhalef qui a perdu 10% ce mois-ci pour afficher 5.087 DH/m2. Il est important de noter que Tanger fait aussi partie des villes où la demande d'achat reste la plus faible avec 58% des demandes, contre 66% pour la demande nationale. Marrakech Marrakech voit enfin ses prix augmenter, après des mois de constante baisse. Le mois de février est marqué par une hausse de 2,5% des prix des appartements en vente, pour afficher un prix moyen de 13.993 DH/m2. Les contrastes restent aussi très importants dans la ville ocre, avec des prix variant entre 16.674 DH/m2 pour Amelkis, contre 4.586 DH/m2 pour le quartier plus populaire de Mhamid. Les quartiers prisés de Majorelle, de l'Agdal, de l'Hivernage ou de Guéliz connaissent également une hausse du prix. Cet ajustement des prix est de plus accompagné par une large demande orientée à l'achat, pour 67% des demandes, contre 33% pour la location, ce qui semble indiquer que la baisse des prix durant les derniers mois a fini par payer. Fès Fès a connu un léger recul de 1,1% ce mois-ci comparé au mois de janvier, pour afficher 6.216 DH/m2 pour l'achat d'un appartement. Les prix moyens par quartier restent relativement stables, avec 6.874 DH/m2 au centre-ville (+3,32%), 5.733 DH/m2 au quartier de Narjiss (-1,60%), 4.782 DH/m2 sur le quartier de Saâda (+1,55%) ou 4.104 DH/m2 pour Bensouda (-2,63%). Néanmoins, Fès reste la ville marocaine où la plupart des demandes sont orientées à l'achat car 70% des demandes d'appartements concernent l'achat, contre seulement 30% pour la location, tirant la moyenne vers le haut. Le marché de l'immobilier reste très accessible, ce qui explique aussi cet engouement pour l'achat. Agadir Agadir est une autre ville qui va à contre-courant de la tendance nationale, car en ce mois de février, la ville balnéaire a vu les prix d'achat de ses appartements augmenter de 2,83% pour se stabiliser à 13.715 DH/m2. L'augmentation la plus spectaculaire vient du quartier de Hay Mohammadi qui a vu ses prix augmenter de 10% pour afficher 9.674 DH/m2, alors que le quartier le plus cher reste celui du Haut Founty, présentant un prix moyen de 20.096 DH/m2, passant pour la première fois au-dessus de la barrière des 20.000 DH/m2. Les contrastes semblent s'agrandir à Agadir, avec des quartiers comme Tilila qui affiche 6.834 DH/m2 ou Hay Essalam ou le prix des appartements est de 7.227 DH/m2.