Les Echos quotidien : Qu'est-ce qui motive le choix de «la cohérence» comme thème du colloque ? Noureddine Bensouda : La cohérence est un thème qui s'impose de lui-même dans le sens où aujourd'hui différents acteurs interviennent dans la gestion des finances publiques. Si leurs interventions se font de manière désordonnée, cela risque d'impacter la collectivité et les citoyens. Dans ce contexte, on commencera à demander plus de prélèvements obligatoires pour augmenter les recettes et en termes de dépenses on n'aura pas satisfait les besoins parce qu'il y aura des doublements. C'est pour cela qu'il est indispensable d'avoir une cohérence pour justement que chacun des acteurs choisisse des axes d'interventions tout en tenant compte de ce qui se passe au niveau des autres intervenants. Le colloque est aujourd'hui un rendez-vous qui permet d'avoir des échanges en termes de gestion des finances publiques, notamment sur les nouveaux concepts en la matière. Nul n'ignore que le domaine des finances publiques n'est pas à la portée de tout le monde et l'enjeu est justement de pousser un maximum de gens à s'y intéresser. Comment peut-on décrire la réforme de la loi organique des finances ? Le projet de loi organique est un beau projet parce que c'est ce qui permet de mettre en œuvre les politiques publiques. Il s'agit d'organiser les pouvoirs et en même temps de préparer une loi de finances et un meilleur cadre réglementaire et législatif. Dans ce projet, il y a certes le volet budgétaire mais aussi et surtout le volet comptable, parce que finalement les deux sont liés et qu'il faut bien mettre en place des normes pour tenir les comptes de l'Etat. Tout ceci permettra in fine un meilleur contrôle de l'Exécutif par le Législatif. Quels sont les principaux chantiers de réforme au niveau de la TGR ? Nous poursuivons les chantiers ouverts à l'ère de mon prédécesseur Said Ibrahimi. Il y a eu dans ce sens le lancement du système de gestion intégrée des dépenses et des ressources, la mise en place du système de gestion des paiements. Le chantier sur lequel on travaille aujourd'hui est celui des systèmes d'information qui doivent être déployés dans d'autres départements de l'Etat, notamment les collectivités territoriales. La Trésorerie générale gère le Budget de l'Etat mais aussi ceux des collectivités locales. Dans une économie d'échelle, il est donc nécessaire de déployer les mêmes outils à leurs niveaux. Quelle place la TGR aura-t-elle dans le projet de régionalisation ? Tous les flux passent aujourd'hui par la TGR. Aujourd'hui, elle joue un rôle de conseiller et de gestionnaire à la fois pour les départements ministériels mais aussi pour les collectivités locales. La TGR est aujourd'hui parmi les entités du ministère des Finances les mieux déployées au niveau national.