L'appel à candidature sur l'attribution des licences et des fréquences autorisant l'utilisation des technologies mobiles 4G au Sénégal n'a pas reçu d'offre. Voilà une affaire qui va certainement connaître des retentissements internationaux. Dans le cadre de l'appel pour l'attribution de la licence 4G au Sénégal, l'Autorité des régulations des télécommunications et des postes (ARTP) et les opérateurs de téléphonie au Sénégal (Orange, Tigo et Expresso) se livrent une guerre sans merci. En effet, les trois opérateurs ont jugé, d'un commun accord, qu'ils se devaient de répondre à la procédure portant sur l'attribution des licences et des fréquences autorisant l'utilisation des technologies mobiles 4G au Sénégal. Dans une correspondance qu'ils ont adressée aux autorités en charge de cette question, ils soutiennent que leur «boycott» a été motivé par la cherté du prix de ladite licence fixé à 30 milliards de FCFA (près de 450MDH) pour une exploitation de 20 ans, ce qui a amené l'ARTP à parler de violation flagrante des dispositions desdites règles. Abdou Karim Sall, directeur général de l'ARTP, parle même «d'entente illicite». Face à un tel manquement à la procédure, l'ARTP n'exclut pas de se tourner vers l'extérieur. Les services étatiques entendent lancer un autre appel à candidatures pour permettre aux Sénégalais de bénéficier des avantages de la 4G. Haro sur le benchmark Pendant que l'ARTP tient à préciser que le prix d'exploitation de la 4G a été fixé sur la base d'un benchmark, la filiale d'Orange, Sonatel dégage en touche, tout en indiquant que les conditions ne sont pas réunies pour permettre de créer de la valeur dans l'entreprise. Orange soutient qu'au Maroc, 2 des 3 opérateurs ont payé l'équivalent de 30 milliards de FCFA alors que ce pays est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal. Des arguments balayés d'un revers de main par l'ARTP qui a réagi suite à la sortie de la Sonatel. L'autorité des télécommunications estime que la Sonatel fonde ses analyses sur des chiffres erronés quant au prix de la licence. «Quand deux éléphants se battent, les fourmis n'ont pas de place», dit-on ici, c'est une question de gros sous avec la 4G. Seulement, ce bras de fer entre régulateur et opérateurs retarde l'entrée du pays dans l'ère de la 4G, alors qu'il a été l'un des premiers à lancer la phase d'expérimentation depuis plus de 3 ans.