L'Allemagne a décidé d'expulser les demandeurs d'asile impliqués dans les agressions sexuelles à Cologne, la nuit du nouvel An./DR Déboutés de leurs demandes d'asile en Allemagne, les ressortissants marocains et algériens ont du mal à regagner leurs pays qui refusent de les réadmettre au grand dam, pour l'instant, de Berlin. Reconnaître comme pièce d'identité un laissez-passer émis par les membres de l'Union européenne, c'est ce que souhaite Berlin, qui veut renvoyer chez eux les Marocains et Algériens dont les demandes d'asile ont été rejetées. Une requête que refusent pour l'heure le Maroc et l'Algérie, selon les autorités. Jeudi, le gouvernement allemand a indiqué ainsi qu'il veut qu'Alger et Rabat cessent de freiner la réadmission de leurs citoyens devant être expulsés d'Allemagne. En effet, le Maroc et l'Algérie refusent de reprendre leurs ressortissants expulsés d'Allemagne s'ils n'ont pas leurs papiers d'identité nationaux, malgré les accords de réadmission. «Tous les étrangers à qui, après une procédure équitable, il est notifié qu'ils n'ont pas le droit de rester doivent quitter le pays. Cela vaut aussi bien sûr pour les ressortissants de pays d'Afrique du Nord et il faut discuter de comment rendre ces reconduites possibles», a relevé lors d'un point-presse le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert. Et d'ajouter : «Nous avons un accord de réadmission, ça veut dire que sur le papier tout est en règle, mais dans la pratique, il ressort que c'est très problématique dans certains cas et il faut en parler pour que la pratique soit en accord avec le cadre juridique». D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur allemand, les arrivées de demandeurs d'asile marocains et algériens ont considérablement augmenté ces derniers mois. Elles sont passées de 847 pour l'Algérie et 368 pour le Maroc en juin à 2.296 et 2.896 en décembre. Pour rappel, cette décision d'expulser les ressortissants marocains et algériens est intervenue suite à des agressions sexuelles lors de la nuit du nouvel an à Cologne. La majorité des suspects seraient originaires du Maroc et de l'Algérie. En effet, sur 19 suspects identifiés par la police de Cologne, 14 sont originaires de ces deux pays.