La capitale économique marocaine accueillera les 14 et 15 décembre prochains, un «Sommet des partenaires sociaux pour l'emploi en Afrique». Objectif : lancer un livre blanc pour favoriser l'emploi des jeunes sur le continent. Les patrons et les syndicats doivent faire front commun face à la bombe du chômage en Afrique». C'est en ces termes que Jamal Belahrach, membre du patronat marocain, exprime les attentes du Sommet des partenaires sociaux pour l'emploi en Afrique, qui se tient la semaine prochaine à Casablanca. Cet événement organisé par l'Organisation internationale des employeurs (OIE), en partenariat avec le Bureau international du travail (BIT) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), se focalisera sur le lancement d'un Livre blanc. «L'idée est de discuter de l'ensemble des réformes à mener sur les questions urgentes en rapport avec le chômage des jeunes africains», poursuit Jamal Belahrach, également président de la «Task Force des employeurs africains sur l'emploi et l'employabilité», relevant de l'OIE. Plus de 30 organisations patronales ainsi que 6 centrales syndicales des travailleurs continentaux et sous-régionaux y sont annoncées. Enjeu de sécurité Avec environ 75 millions de chômeurs, en majorité des jeunes, le continent apparaît comme la région du monde la plus touchée par la crise de l'emploi. On estime à près d'un million le nombre de nouveaux demandeurs d'emplois par an en Afrique. «Aujourd'hui, l'emploi est devenu un enjeu de sécurité nationale», répète à son tour Jamal Belahrach. Par conséquent, il urge pour les gouvernements et le secteur privé africain de proposer des solutions efficaces. Les participants au sommet de Casablanca essaieront ainsi d'insister sur les réformes macro-économiques et sectorielles. «Sur le plan macro-économique, les sujets sont identiques, mais l'approche sectorielle diffère d'un pays à un autre», remarque-t-on à la CGEM. Ce sera l'occasion pour certains pays de partager leur expérience avec le reste du continent. Adapter la formation En tout cas, l'adéquation entre la formation et les attentes du marché de l'emploi figure également parmi les points essentiels à étudier. Dans plusieurs économies africaines, le chômage est en partie favorisé par le décalage entre les filières enseignées dans les universités et les réalités du tissu économique. En 2013 par exemple, 75% de bacheliers étaient spécialisés dans les lettres, contre 25% en sciences. «Or les sciences humaines correspondent peu aux besoins économiques africains, ni aux secteurs économiques qui embauchent aujourd'hui. Faute de vrais postes, les jeunes Africains doivent souvent se contenter de petits boulots qui ne correspondent pas à leur cursus», remarque-t-on auprès des organismes internationaux.