Les quatre centrales les plus représentatives entament une vaste mobilisation contre les modalités de la réforme des caisses de retraites et veulent forcer à tout prix leur cahier revendicatif. Aucune réunion des partenaires sociaux n'est à l'horizon. Benkirane aura un droit de réponse demain devant la 2e Chambre. Sans l'UNTM, les 4 centrales syndicales les plus représentatives ont marché hier à Casablanca en vue de forcer la démarche participative dans la réforme des retraites, mais aussi pour «glisser» d'autres demandes de près de 72% des salariés représentés par ces syndicats. Après l'échec de la dernière rencontre avec le chef du gouvernement, en juin dernier, l'UMT, la CDT, l'UGTM et la FDT se sont estimées davantage exclues du droit, non pas de la parole, mais de la décision pour l'entame d'un chantier aussi crucial que celui des retraites. À l'heure où nous mettions sous presse, le nombre des participants à cette marche nationale n'était pas encore arrêté. Les slogans brandis tournaient autour de 3 questions essentielles : «L'affaiblissement du pouvoir d'achat à travers la hausse continuelle des prix, l'ignorance totale des demandes syndicales par le loi des Finances 2016, les décisions provocatrices et unilatérales du gouvernement dans le domaine des retraites». En ce qui concerne l'organisation, près de 240 responsables ont été désignés pour veiller à ce que la marche se déroule dans des conditions normales. Les partenaires sociaux ont cependant intérêt à trouver un terrain d'entente à un mois de la fin de «l'ultimatum» fixé par le gouvernement dans le projet de loi des Finances 2016 pour entamer la hausse de l'âge des fonctionnaires. La sortie des syndicats dans la rue sera suivie d'une grève au sein des administrations publiques et des collectivités territoriales programmée pour le 10 décembre. Entre-temps, le chef du gouvernement aura son droit de réponse demain sous la coupole à l'occasion de la 1re séance mensuelle de la 2e Chambre, laquelle sera articulée autour de ladite question sociale. L'interpellation du chef de l'Exécutif durant la dernière ligne droite du vote du PLF 2016 pourra être saisie comme une chance pour l'annonce de la tenue d'un round décisif du dialogue social avant la fin de cette année et qui pourrait tempérer le seuil de mécontentement au sein des 4 syndicats, qui ont annoncé la tenue d'un sit-in le 8 décembre à Casablanca pour marquer leur désaccord de principe vis-à-vis de la vision du gouvernement. Les centrales tentent en effet d'obtenir des concessions du gouvernement pour les fonctionnaires du public qui se sentent particulièrement visés par ladite réforme, sans aucune contrepartie de la part de l'Etat employeur. Il est à rappeler que les 4 centrales ne veulent aucun traitement sélectif ou partiel de leurs demandes sociales, lesquelles réclament de ne pas les isoler de la question des retraites, alors que le gouvernement s'accroche à ce que la réforme des caisses soit le seul échappatoire qui reste pour éviter une crise certaine depuis le gouvernement de Driss Jettou.