Au cours d'une journée d'étude, initiée par la CGEM-Souss-Massa et la Chambre de commerce, d'industrie et des services, les participants ont pointé du doigt les écarts énormes au sujet de la répartition de l'investissement public. Le constat a été déjà établi, mais il vient une nouvelle fois d'être confirmé : la répartition régionale de l'investissement public est inéquitable. C'est en tout cas l'avis émis par plusieurs participants à une journée d'étude, initiée conjointement, en fin de semaine, à Agadir, par la CGEM-Souss-Massa et la Chambre de commerce, d'industrie et des services, dans le cadre du processus d'adoption du projet de loi de Finances 2016 actuellement à la seconde Chambre. Alors que la Région Souss-Massa contribue, selon les participants, à hauteur de 8,9% au PIB national et 7% au budget général de l'Etat, sous forme de recettes fiscales; sa part en termes d'investissement public est seulement de l'ordre de 3,1%, soit 3,3 MMDH, comme le stipule la note afférente à la répartition régionale de l'investissement public, notamment celui des Etablissements et entreprises publics (EEP). En chiffres, 6 régions concentrent, selon le nouveau découpage régional, plus de 87% des investissements des EEP. Il s'agit respectivement de Casablanca-Settat à hauteur de 36,8%. Elle est suivie par Rabat-Salé-Kenitra qui concentre 26,4% des investissements des EEP, puis Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,4%,), Marrakech-Safi (6,1%) et Fès-Meknès (4,8%) ainsi que l'Oriental (3,4%). Le reste, à savoir 13%, est réparti entre les six autres régions, en l'occurence, Souss-Massa, Beni MellalKhénifra, Laâyoune-Sakia El Hamra, Drâa-Tafilalet, Guelmim-Oued Noun et Dakhla-Oued Eddahab. La région a-t-elle perdu sa dynamique institutionnelle ou ne constitue-t-elle plus une priorité sur le plan des fonds et programmes étatiques ? Du côté des participants à cette journée, la question mérite d'être posée. «Bien que la régionalisation est effective dans l'ensemble du territoire, on constate un déséquilibre en termes de répartition régionale d'investissement puisque les écarts sont encore énormes», commente Yassine Rhanmouni, président de la CGEM-SM. Même son de cloche chez Karim Achengli, président de la Chambre de commerce, d'industrie et des services d'Agadir, «aujourd'hui, l'affectation d'un tel budget à la Région Souss-Massa nécessite une révision à cause de sa répercussion sur les autres secteurs avec, bien sûr, des initiatives à entreprendre au niveau local pour mobiliser l'ensemble des intervenants». Rien que pour que le BTP, qui est drainé généralement par la commande publique, cette situation poussera les entreprises de la région à se rabattre sur d'autres villes, ce qui entraînera un déséquilibre social et des pertes d'emplois. Par ailleurs, plusieurs mesures fiscales, notamment la TVA sur le matériel d'animation touristique, en plus de la progression de l'IS et l'IR, ont fait l'objet de critiques. «La vraie problématique demeure l'assiette fiscale. Elle doit être élargie à travers l'intégration de l'informel qui pèse sur l'économie et sur le budget de l'Etat, ce qui pousse l'administration à se rabattre sur le contribuable pour augmenter la recette et non pas l'assiette», ajoute Yassine Rhanmouni.