La 2e partie du projet sera votée aujourd'hui avant d'entamer la 2e manche au sein de la Chambre des conseillers. La division des partis de l'opposition autour du PLF 2016 s'est confirmée lors du vote de la 1re partie du budget. Le dernier oral de Mohamed Bousssaïd devant les députés a eu l'effet escompté et a permis au budget de 2016 de passer sa première partie «comme une lettre à la poste». C'est finalement par une écrasante majorité de 168 voix contre 30 des députés du PAM et de l'UC que la dernière loi des Finances du gouvernement Benkirane a été adoptée au sein de la 1re Chambre. Le vote a été marqué par le souci de démarcation des groupes de l'Istiqlal et de l'USFP dont 47 députés ont préféré s'abstenir. Lors de sa réponse aux députés, le ministre de l'Economie et des finances a insisté sur le changement du modèle de développement, qui sera entamé à partir de la prochaine année budgétaire. «La baisse de la part de l'agriculture dans le PIB, qui est passée de 15,4% à 12,7% ainsi que la hausse de la part de l'industrie d'ici 2020 à 23% sont parmi les indicateurs qui ne trompent pas sur le changement de la structure de l'économie marocaine», a expliqué Boussaïd. Concernant le chômage, l'argentier du pays a défendu l'idée que «les chiffres trimestriels ne reflètent pas l'évolution du chômage et que les statistiques devraient être analysées sur un laps de temps plus long, soit d'attendre la fin de cette année 2015», a-t-il tenu à préciser. La protection du pouvoir d'achat des ménages, qui a été le sujet le plus polémique n'a pas été esquivée. Le ministre de l'Economie et des finances a listé la totalité des aides directes accordées par l'Etat pour le soutien à la scolarité et les dotations allouées à la Caisse de compensation, qui devront atteindre 15MMDH ainsi que 18,5MMDH alloués à la couverture médicale et aux retraités. Boussaïd s'est également félicité du retrait de 102 amendements sur les 241 présentés «après que les explications données par le gouvernement ont été jugées convaincantes», une donnée qui s'ajoute au seuil élevé des amendements qui ont été acceptés et qui ont atteint le nombre de 51, dont 17 des partis de l'opposition. La question du financement des régions a été des plus débattues à l'occasion du PLF 2016 au sein des commissions. Les domaines listés portent sur les interventions des régions au niveau local, essentiellement l'implantation de zones industrielles et la protection de l'environnement, la formation professionnelle et la réalisation de projets d'équipement scolaire et d'infrastructures de santé de base. Pour l'année 2016, le programme d'emploi prévisionnel indique que les dotations de fonctionnement devraient atteindre près de 14,5 MMDH alors que les dotations spéciales et de transfert portant sur l'équipement s'élèvent à 5,8 MMDH. Le gouvernement s'est engagé à ce que l'application graduelle de la nouvelle loi organique des Finances soit structurée autour de programmes sectoriels clairs, répartis selon les régions et liés à des objectifs et des indicateurs de performance déterminés auparavant. Les questions en suspens Les rapports des commissions sectorielles font état de plusieurs entraves que le budget actuel n'a pas réussi à affronter. C'est le cas des ressources humaines du département de l'Energie, dont 294 cadres partiront à la retraite d'ici 2020, alors que le nombre des postes budgétaires n'a pas dépassé 26. Pour le secteur minier, les députés ont appelé à l'adoption des décrets d'application de la nouvelle loi minière et des mesures de protection des travailleurs dans un secteur dont le nombre est passé de 39.000 en 2014 à 50.000 en 2015. Les députés ont aussi relevé la nécessité que la mise en œuvre de la Charte de l'environnement soit adaptée au nouveau découpage régional en vue d'améliorer le traitement des réclamations dont 128 ont été traitées durant cette année. Concernant le département de l'Intérieur, le montant prévisionnel des mesures destinées au soutien des projets de développement régionaux, qui se rapportent aux transports urbains et aux services d'hygiène devra atteindre 21 MMDH. La direction des collectivités locales contribuera à hauteur d'1 MMDH. Concernant le climat des affaires, 5 nouvelles commissions ont démarré en 2015. En ce qui concenrne l'audit et jusqu'au 30 septembre 2015, la convergence des plans sectoriels, fortement soulignée en vue de réussir le ciblage des zones enclavées ainsi que la création d'emploi, restent les questions les plus posées par les députés. Boussaïd a mis en garde contre la non convergence des interventions décidées pour le monde rural et les zones montagneuses, qui disposeront d'une enveloppe budgétaire, laquelle s'étale jusqu'en 2022 et s'élève à 50MMDH, ce qui devrait cibler 12 millions de personnes. Le département de l'Economie et des finances, qui sera le pivot de cette opération situe le total des initiatives qui seront financées aux alentours de 20.800 projets.