La Banque de développement du Mali (BDM), filiale de BMCE Bank, surprend avec une croissance significative de 21% de son résultat net, évalué à près de 13 millions d'euros. Ses activités ont même mieux progressé que celles de la Congolaise de banque. Les raisons «simples» d'une exception, au moment où le groupe garde confiance dans son développementen terre africaine. L'Afrique reste plus que jamais «capitale» pour BMCE Bank, représentant 36% de contribution au RNPG en 2012...avec ou sans la crise au Mali, où le groupe est représenté par sa filiale la Banque malienne de développement (BDM). Contre toute attente, les activités de l'enseigne se sont très bien comportées dans le contexte, pourtant très peu favorable, d'une économie mise au «point mort» depuis l'éclatement de la crise politico-militaire, en mars 2012. La BDM a en effet réalisé une croissance significative de 21% de son résultat net, évalué à 12,7 millions d'euros. En marge de la présentation des résultats financiers du groupe bancaire marocain, en fin de semaine dernière, les responsables de BMCE Bank n'ont pas manqué de lâcher quelques brides d'explications de cette performance de la BDM...dans une conjoncture locale contre-performante. «Il est vrai que cela peut sembler étonnant, mais les raisons sont plutôt simples», explique Brahim Benjelloun-Touimi, administrateur directeur général délégué auprès de la présidence du groupe. «L'une des principales raisons est liée au fait que la BDM n'avait qu'une seule agence dans la partie nord du pays, l'épicentre de la crise», explique le responsable. Autrement dit, l'essentiel de l'activité de la banque était à l'abri des perturbations, en y ajoutant «la bonne gestion des risques et celle, plus globale, des activités de la BDM», pendant cette crise, ainsi que les synergies mises en place avec la maison-mère, tout au long de cette période. «La nature de nos engagements sur ce marché n'ont donc pas souffert du climat d'attentisme qui a dû prévaloir dans ce pays», rassure donc le responsable, qui affirme que les perspectives de croissance de la filiale malienne restent maintenues, d'autant plus que le marché local va progressivement vers un retour à la normale. La BDM n'a pas seulement réussi à développer ses activités dans le désordre conjoncturel prévalant au Mali. Elle fait même mieux qu'une autre filiale du groupe dans la région subsaharienne, la Congolaise de banque. Celle-ci affiche un résultat net titillant les 11 millions d'euros, en progression annuelle de 16%. Quid des assurances ? Au-delà de ses activités bancaires, le groupe maintient ses ambitions, à échelle continentale, sur le secteur des assurances. En l'occurrence, le projet de création «d'Insurance of Africa», la future branche complémentaire des assurances du groupe BOA, serait toujours parmi les ambitions portées par le groupe FinanceCom. Si le projet tarde encore à voir le jour, en dépit des avancées déjà réalisées par d'autres opérateurs marocains, les responsables du groupe affirment avoir lancé plusieurs négociations avec des groupes subsahariens déjà présents sur le secteur, sans plus de détails. «Nous attendons la bonne opportunité pour l'acquisition d'un réseau», nous confie Brahim Benjelloun-Touimi. BOA reste «capitale» Par ailleurs, le «gros» de la présence et des performances continentales de BMCE Bank, reste évidemment détenu par le réseau de la Bank Of Africa (BOA). L'enseigne, présente dorénavant dans 15 pays suite à l'obtention récente d'un agrément bancaire au Togo, a clôturé l'exercice 2012 avec une hausse de 15% de son produit net bancaire pour atteindre 291 millions d'euros. Le résultat brut d'exploitation a également progressé de 13%, à 119 millions d'euros. Parmi les faits marquants du précédent exercice, BMCE Bank a un renforcement de ses participations dans le capital de BOA, passant d'une part de 59,4% à 65%. Une augmentation de capital de1,5 MMDH, réservée aux actionnaires du groupe, a, entre autres objectifs, permis de financer cette montée.