De nombreux managers ne sont toujours pas prêts à accepter l'idée du grand patron de Virgin qui soutient : «donnez aux gens la liberté de travailler où ils veulent et ils excelleront». Pourtant, la réalité fait que ce mode de travail émerge au Maroc, ce qui suppose une sensibilisation des managers à un nouveau mode de gestion. Comment gérer un service lorsque ses collaborateurs ne sont pas physiquement présents dans les locaux de l'entreprise ? Si la pratique est très répandue outre-Atlantique, cette dernière ne fait qu'émerger dans nos contrées. De nombreux managers ne sont toujours pas prêts à accepter l'idée du grand patron de Virgin qui soutient : «donner aux gens la liberté de travailler où ils veulent et ils excelleront». Pourtant, au Maroc, certains métiers s'y prêtent de plus en plus, et il viendra un temps où il faudra s'y adapter car le télétravail offre en effet une nouvelle flexibilité liée au changement qui caractérise le monde du travail depuis trois décennies. Ces transformations sont principalement dues à la flexibilité des technologies de l'information et de la communication (TIC), à l'individualisation et au développement des compétences individuelles. Aussi, pour les managers, de nouvelles contraintes émergent et ces dernières peuvent être plus simplement dépassées par une méthode de travail rigoureusement établie. Pour les spécialistes, un des premiers impératifs consiste en «la mise en place de messages clairs» entre le manager et le salarié opérant en télétravail. Plus clairement, contrairement à un manager de proximité, le responsable d'une équipe de télétravail peut difficilement revenir sur les pas d'une discussion mal saisie ou mal interprétée. Les rapports à l'autre et la communication sont différents. Il faut donc être le plus clair et le plus direct possible afin d'éviter tout risque de quiproquo. Le manager devra alors alterner un nouveau mode de gestion qui consiste clairement à alterner «liens froids» et «liens chauds» avec son collaborateur. Il s'agit plus précisément de formuler des objectifs précis avec des règles claires et un cahier des charges bien déterminé. Cette manière de gérer permet donc de dissiper les inquiétudes des managers d'entreprises qui confient «avoir du mal à faire confiance à un collaborateur travaillant à distance et ne pouvant donc pas être contrôlé quotidiennement». D'un autre côté, le côté plus positif doit également être mis en exergue. Un manager doit aussi faire preuve d'empathie, d'écoute et de soutien face aux attentes et aux besoins de ses collaborateurs. L'idée conçue vise à permettre in fine de faire rimer nomadisme avec créativité et innovation. Contrôlez intelligemment Tenir à exercer impérativement son autorité est souvent considéré par les coachs comme étant une «erreur qui peut s'avérer fatale». Dans le cas précis de la gestion de collaborateurs à distance, il convient davantage de s'imposer par ses propres compétences. L'éloignement modifie en effet la manière d'exercer son autorité, ce qui affaiblit la dimension hiérarchique des organisations. Cette dernière étant remise à plat, voire même décentralisée. Oubliez donc le contrôle quotidien de vos collaborateurs et optez davantage pour la formule confiance et délégation de tâches. Autre donnée, l'influence du chef ne s'exerce désormais plus par son statut de chef mais par sa compétence qui doit dans ce cas de figure être davantage mise en avant. Il doit donc tout miser sur son leadership, sa capacité à faire réaliser par ses collaborateurs de bons travaux et à réussir pour asseoir son autorité. Cette feuille de route laisse entrevoir la nécessité pour ce nouveau type de manager d'exceller en tout et particulièrement dans les rapports humains. Ces mêmes rapports humains peuvent également s'exercer à travers l'organisation de réunions ponctuelles avec l'équipe des télétravailleurs. Ces dernières se déclinent souvent par des visioconférences ou des rencontres physiques afin de réactiver les liens déjà existants. L'occasion pour le manager de témoigner aux équipes sa considération et son attachement tout en n'omettant pas de les remercier pour leur mobilisation souvent assurée hors des heures de travail conventionnelles.