L'OMP a présenté son rapport sur les prisons mardi./DR L'Observatoire marocain des prisons (OMP) a appelé, mardi, à mettre fin à la problématique d'encombrement des prisons à travers la révision du système pénal et de la politique correctionnelle. Il est nécessaire d'adopter les peines alternatives et les peines non privatives de liberté, de réformer et d'actualiser l'arsenal juridique, et de consacrer une approche participative dans la gestion des prisons. Cette approche associe les autorités gouvernementales, les institutions officielles et la société civile, a souligné l'Observatoire dans une conférence de presse. Plusieurs recommandations ont été citées dans la note de présentation du rapport, dont la nécessité d'organiser une assise nationale sur les prisons, le soutien politique, matériel, humain et juridique à la Direction générale de l'administration pénitentiaire. L'élargissement du rôle de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, l'élargissement de ses partenariats avec les organisations de la société civile, ou encore la mise en place des recommandations du Conseil national des droits de l'Homme et des commissions parlementaires, aussi. L'OMP recommande d'adopter davantage de normes et de mécanismes internationaux se rapportant aux droits des détenus. À travers ce rapport, l'OMP veut éclaircir la situation des établissements pénitentiaires du royaume, livrer un diagnostic sur la relation entre les détenus et leur environnement social, administratif, judiciaire et législatif. Il vise aussi à attirer l'attention des responsables des établissements pénitentiaires sur les mesures à prendre dans les cas de dépassements ou de violations des droits des détenus. Selon le rapport, la Direction générale de l'administration pénitentiaire est en contact direct avec l'OMP dans l'objectif d'améliorer les conditions de détention et de protéger la dignité des détenus. Dans ce cadre, l'Observatoire marocain des prisons a traité quelque 160 plaintes directes, en 2014. Elles portent principalement sur les grèves de faim, la violence, le traitement inhumain et le transfert à d'autres prisons. Abderrahim Jamaï, le président de l'OMP, a ainsi indiqué que le rapport est basé sur trois principaux axes. Ils traitent en somme l'aspect légal et législatif et la gestion des prisons, la situation des prisonniers, qui ont des problèmes de santé, d'encombrement et d'intégration dans l'environnement extérieur. Pour rappel, le Maroc compte plus de 76.000 détenus dans 77 établissements. Jamaï juge donc nécessaire la tenue d'assises nationales pour lancer une réflexion sur l'avenir des établissements pénitentiaires au Maroc, afin d'adopter une approche globale qui fait de la prison un établissement d'éducation et de citoyenneté.