Tecmed Maroc n'a pas encore dit son dernier mot, semble-t-il, sur le contrat de concession dont il n'a désormais plus la charge pour la ville de Mohammédia. Dès le lendemain de son éviction et son remplacement par Sita El Beida à la suite d'un appel d'offres, Tecmed tire à boulets rouges sur les autorités locales de la ville et crie au scandale. Les responsables de l'enseigne parlent d'«irrégularités identifiées lors de la procédure d'attribution du marché». Par une communication officielle, ils précisent en effet que le règlement de consultation n'aurait pas été respecté au cours de la procédure d'ouverture des plis. «La commission technique a jugé bon de procéder directement à l'ouverture des offres financières sans transmettre à l'ensemble des candidats la note des dossiers techniques», explique-t-on auprès de Tecmed. L'opérateur va jusqu'à ajouter que cette irrégularité constituerait un caractère décisif pour l'attribution du marché, «du fait que la note technique représente à elle seule 65% dans l'évaluation de l'offre globale». La même source précise que l'autorité délégante, à savoir la Commune urbaine de Mohammédia, aurait été informée de ce manquement. Faute de réponse, la société réclame aujourd'hui, tout bonnement, la suspension de la procédure. Ce n'est pas gagné d'avance, puisque le contrat a finalement été confié à Sita El Beida, pour un investissement global de 30 MDH sur les sept prochaines années. Cela, avant même que celui liant Tecmed à la Commune urbaine de Mohammedia, ne soit arrivé à échéance. Les autorités locales semblent en effet bien pressées d'évincer Tecmed, contre laquelle ils ont beaucoup de griefs. Ceux-ci sont relatifs, plus précisément, à plusieurs irrégularités notées dans les activités de collecte de déchets de la société. Des pénalités avaient été envisagées contre l'enseigne, dont une mise en demeure à la société dans la perspective de l'ester en justice. Par ailleurs, d'autres acteurs étaient aussi en lice pour reprendre le contrat de Mohammédia, à l'image de l'entreprise libanaise Averda, et des opérateurs marocains, SOS déchets et Casa Technique.