De nombreuses PME éprouvent aujourd'hui de réelles difficultés à passer le cap d'une crise qui continue à plomber leurs activités. Dans ce paysage pas très verdoyant, certaines structures s'érigent tout de même en modèles. Hicham Jaafari, directeur général d'Abyl Consulting, Abdelkhaleq Guedira, directeur général de Serfi Group et Farid Yandouz, directeur général d'iCompétence pour la région Mena ont accepté de partager avec nous leur vision du business et leurs recettes pour une bonne gestion de leurs entreprises en ces temps de crise. La crise ? «On ne connaît pas». Combien d'entreprises peuvent aujourd'hui se targuer d'avoir une stratégie de gestion de crise efficace? Très peu et pour cause, de nombreuses PME éprouvent aujourd'hui de réelles difficultés à passer le cap d'une crise qui continue à plomber leurs activités. Dans ce paysage pas très verdoyant, certaines structures s'érigent tout de même en modèles. Elles parviennent, grâce à une approche spécialement adaptée à braver les effets de la crise, parfois même à en tirer profit. Pour ce faire, certains éléments incontournables sont à prendre en considération. Rigueur, recentrage, adaptation, gestion managériale, innovation, développement, maîtrise des dépenses et mutualisation des coûts. Ce sont là les principaux ingrédients d'une recette «anti-crise» que ces PME nous livrent dans ce dossier. Ils sont jeunes, ambitieux et doués pour les affaires. Leurs PME connaissent un bon trend de développement ces dernières années et malgré la crise leurs services sont très demandés sur le marché. Hicham Jaafari, directeur général d'Abyl Consulting, Abdelkhaleq Guedira, directeur général de Serfi Group et Farid Yandouz, directeur général d'iCompétence pour la région Mena ont accepté de partager avec nous leur vision du business et leurs recettes pour une bonne gestion de leurs entreprises en ces temps de crise. Parmi ces ingrédients, transparaît en premier lieu le facteur humain. La réussite d'une entreprise et qui plus est d'une PME repose sur la gestion des hommes et des femmes qui la font. C'est ce qu'explique Farid Yandouz, qui a opéré une adaptation de sa structure en «renforçant des divisions à fortes valeurs ajoutées par plus de ressources et de moyens alors que des activités à faible rentabilité ont été gelées». Ceci a supposé chez iCompétences le redéploiement des ressources humaines et leur implication dans des chantiers pluridisciplinaires en exigeant plus de flexibilité de leur part. Il s'agit là d'un effort considérable au niveau du management, qui a choisi de communiquer clairement les changements qui se produisent dans l'organisation en temps de crise et comment les ressources humaines devraient les accompagner. Comme toutes les ressources d'une entreprise doivent avoir pour principal préoccupation la satisfaction du client pour un business pérenne, Hicham Jaffari, directeur d'Abyl Consulting a misé sur le client au cœur même de la stratégie de son entreprise. C'est le cas également d'Abdekhaleq Guedira, qui dirige Serfigroup en se basant en grande partie sur «une bonne connaissance du client à travers une définition plus exacte du besoin de ce dernier en temps de crise». Gestion imbriquée Toujours dans un enchaînement logique d'une gestion adaptée au contexte de crise, ces patrons de PME ont un point en commun : un esprit alerte, ce dernier leur permet de saisir les impératifs d'un contexte particulier qui exige de l'inventivité, un des produits/services à valeur ajoutée et surtout innovant, ce qui explique l'importance accordée à l'innovation et à la recherche. Cette même réactivité est détectable dans la manière même de développer leur business qui se base en partie sur le développement de partenariats stratégiques. Une PME est par définition une petite structure dans un marché devenu très concurrentiel et dans le cas de certains secteurs, monopolisé par les grands groupes. Tisser des liens, mutualiser les efforts entre structures, c'est là un élément qui peut faire la force d'une PME marocaine. Cela suppose de dépasser l'aspect «concurrence» pour penser «mutualisation des coûts», «partage des marchés». Des approches qui peinent certes à être intégrées dans les stratégies d'entreprises mais qui constituent pourtant des plans de navigation qui permettent au business de prendre un bel envol même en temps de crise.