Le ciment du groupe marocain Addoha dans les circuits de commercialisation dès février. En attendant ce rendez-vous, les responsables de l'entreprise ont organisé une conférence-débat pour décrire le produit et recueillir en même temps les préoccupations de ses futurs utilisateurs. Cest à partir du mois de février 2014 que le ciment produit par l'usine camerounaise de Ciments de l'Afrique (CIMAF), filiale locale du groupe marocain Addoha, sera disponible sur le marché. C'est en tout cas la principale information à retenir de la conférence-débat organisée le mercredi 18 décembre dernier à Douala par la direction générale de CIMAF Cameroun. En outre, apprend-on, l'usine située dans la zone industrielle de Bonabéri (Douala) sur la rive droite du fleuve Wouri est actuellement en phase finition, avec les opérations d'ensachage, qui ont commencé au cours de ce mois de décembre 2013. La conférence-débat qui s'adressait surtout aux professionnels des métiers du bâtiment et travaux publics (BTP) a permis aux responsables de CIMAF Cameroun conduits par Majd Loumani, son directeur général, de décrire le ciment CIMAF et les étapes de sa fabrication. On a appris que trois types de ciment seront produits par cette usine, à savoir CPJ35, CEM II 32,5 et CEMII 42,5. Dans tous les cas, indique-t-on, «tout le clinker qui sera broyé dans cette usine aura pour origine les usines marocaines».Très attentifs à l'ensemble des exposés, les participants à la conférence-débat ont soulevé un certain nombre de préoccupations liées aux caractéristiques même de ce nouveau ciment. «Est-ce que CIMAF a tenu compte du climat du Cameroun dans la fabrication de ce nouveau ciment», interroge par exemple un chef d'entreprise. «Bien sûr que nous avons tenu compte de la situation climatique du pays, lui ont répondu les conférenciers. Nous avons aussi pris en compte les normes camerounaises en matière de ciment, notamment celles de l'ANOR (Agence de la norme et de la qualité, NDLR)». L'entreprise ajoute d'ailleurs à ce sujet qu'en fonction de la demande nationale, elle pourra fabriquer des types de ciment qui résistent plus longtemps aux attaques bactériennes. Un deuxième intervenant se demande bien quelle est la plus-value de CIMAF par rapport aux autres marques de ciment disponibles ou annoncées sur le marché. «De manière globale, répond l'entreprise, nous avons une culture de service qui a déjà fait ses preuves ailleurs. Nous ne voulons pas que les camions qui entrent dans notre usine perdent du temps pour se faire servir». D'ailleurs, dans ce souci de célérité, l'entreprise a fait construire un entrepôt sur la rive gauche du Wouri, question de contourner les éternels embouteillages qui caractérisent le trafic sur l'unique pont qui franchit ce fleuve et qui risquent de s'aggraver avec le début des travaux du second pont prévu à moins de 10 mètres seulement du premier. «Jusqu'à ce que les travaux de construction du second pont sur le Wouri s'achèvent, cet entrepôt sera là pour faciliter les transactions et éviter à nos clients de traverser systématiquement le pont et ses embouteillages pour se ravitailler», précise la direction générale de CIMAF Cameroun. De temps en temps confrontés à une pénurie de ciment, les utilisateurs de ce matériau ont enfin voulu savoir si la production de CIMAF-Cameroun sera à la hauteur de la demande. «Notre usine est construite sur plusieurs hectares de terrain et notre broyeur est capable de produire 500.000 tonnes de ciment par an, ont répondu les conférenciers. Mais dans la pratique, cette capacité de production est extensible à un million de tonnes. Et dès qu'on le pourra, on passera à deux broyeurs».Pour le reste, l'entreprise a rassuré ses futurs clients quant au caractère résistant des sacs dans lesquels sera conditionné ce ciment ; question d'éviter qu'ils ne se déchirent lors de la manutention. Avec une production de moins de 1,5 million de tonnes par an actuellement, Cimencam, filiale du français Lafarge, ne couvre pas toute la demande qui pourrait se situer à huit millions de tonnes d'ici 2016, du fait du lancement de nombreux grands travaux. D'où l'arrivée de nouveaux cimentiers comme CIMAF et le nigérian Dangote. Thierry Ekouti, Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Agences de notation Lors du forum international de la finance en Afrique subsaharienne tenu à Douala, un atelier a été consacré à la place des agences de notation sur le continent africain. Atelier animé par l'Ivoirien Stanislas Zèzè, le patron de Bloomfield Investment, une agence de notation basée à Abidjan (Côte d'Ivoire) et déjà opérationnelle dans la zone de l'Union économique et monétaire ouest-africaine. Avec le changement progressif des mentalités pour laisser plus de place à la transparence dans la gestion des entreprises, une telle structure serait aussi la bienvenue dans la région CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) où les sociétés ont beaucoup de peine à accéder aux financements bancaires. Une agence de notation dans la sous-région pourrait régler le problème. Il suffira à la banque de lire la note attribuée par l'agence de notation à l'entreprise. En se prêtant au jeu des notes, l'entreprise exprime une volonté de transparence. Et même une mauvaise note «ne serait pas un obstacle au financement», mais «une opportunité donnée aux investisseurs d'entrer dans le capital, par exemple». Et naturellement une bonne note permettrait d'obtenir des crédits à des taux très favorables... Ce message s'adresse particulière à ces PME, qui ont aujourd'hui la fâcheuse manie de tenir trois comptes bancaires : l'un au service du fisc, l'autre pour la banque, et le dernier (généralement le bon) pour le patron de l'entreprise.