Saad Hassani expose ses œuvres récentes, du 28 janvier au 25 février, à la galerie d'art L'Atelier 21, à Casablanca. Cette exposition donne à voir cette partie interminable que l'artiste a engagée, depuis plusieurs années, avec la peinture. Une rétrospective d'une vie dédiée à l'art, d'une passion pour la ponceau. Ce qui compte pour l'artste Saad Hassani, qui expose à l'Atelier 21 à partir du 28 janvier, ce sont des années de peinture et de fidélité au profit de la toile. Le résultat lui importe d'ailleurs peu. Ce qui l'intéresse, c'est la partie en elle-même, dont l'issue incertaine, l'engage tout entier dans son art. Si Hassani jugeait une partie gagnée, elle ne serait pour lui qu'un commencement des commencements. Cela fait des années que l'artiste a compris qu'en peinture «celui qui perd, gagne». L'écrivain Bernard Collet définit en ces termes l'approche de l'artiste dans la préface du catalogue d'exposition : «On pourrait dire que dans la continuité d'un travail où le sujet véritable n'a toujours été que la peinture elle-même, il s'agit d'un aboutissement, d'une tentative de simplifier encore plus les codes représentatifs dont il s'était servi jusqu'alors, et je pense bien sûr à la figure de l'échiquier et à sa puissance métaphorique, pour atteindre à quelque chose qui serait de l'ordre de la trace, du souvenir d'une forme, de sa marque d'absence en creux comme celle que laisse un corps dans un lit défait.»Saad Hassani est né à Rabat en 1948. Peintre autodidacte, il a forgé son art et sa personnalité par les rencontres avec les autres et les voyages qu'il a effectués à l'étranger. Il a commencé à exposer au Maroc à partir de 1967. Très attentif à ce qui se crée autour de lui, Saad Hassani a évolué d'un expressionnisme figuratif à un expressionnisme plus abstrait. En 1970, Hassani aménage le premier hôtel particulier pour y accueillir des artistes étrangers. L'atelier ne tarde pas à devenir un lieu de rencontres entre peintres, poètes et intellectuels de la capitale. Deux ans plus tard, il vend ses toiles et ses meubles, détruit ses croquis, ses travaux préparatoires et s'installe à Casablanca, dans une chambre d'hôtel, face à la mer. Il met en place les premiers éléments de ce qu'il nomme «des débris recueillis dans le paysage» la terre, l'eau, le vent, les astres... En 1980, il expose dans l'un des lieux les plus prestigieux d'Europe : la Fondation Miro à Madrid. En 1992, il réalise une œuvre monumentale, une voile de 210 m2 pour l'exposition universelle de Lisbonne en 1998. Après deux années de corps à corps avec la peinture, Hassani convie le public à voir les résultats de sa partie avec la peinture. Une partie qui se différencie de toutes celles qui la précédent, parce que Hassani est au sommet de son art. «Aujourd'hui cette nouvelle série de peintures est comme l'aboutissement d'un processus très lent, entamé dès ses premières recherches picturales, on pourrait dire que chacune d'elles est la synthèse achevée d'éléments que Saad Hassani a recueillis à la fois dans le paysage et dans le temps», conclut Bernard Collet. Saad Hassani vit et travaille à Casablanca. Son art est à lire et à découvrir dès le 28 janvier...