Christophe Guillarmé Créateur Il était l'invité de la 6e édition des Fashion Days de Casablanca le 21 mars, pour présenter sa collection «Miss Polly», inspirée du film «Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?». Un festival de chic, grâce notamment aux touches de broderies sophistiquées. La classe à la française signée Christophe Guillarmé. Et si une carrière se résumait à un film, ou plutôt à un «happy ending»? Telle pourrait être l'histoire de Christophe Guillarm, qui rêvait depuis longtemps de strass et paillettes, inspiré qu'il était par le festival de Cannes. Des années plus tard, lz rêve se concrétise puisqu'il met à disposition du festival un showroom pour habiller les stars à la montée des marches. Un rêve devenu réalité. «Je suis originaire d'Antibes, près de Cannes. J'ai toujours été marqué par les images du tapis rouge, du festival. Je me souviens des images de filles les talons à la main et les robes qui volent, sur la Croisette. Ces images m'ont toujours inspiré. Aujourd'hui, j'ai un peu bouclé la boucle. Cela fait 10 ans que je suis sur place à m'occuper des bijoux, des pochettes, des robes... C'est un service complet, j'aime ce côté styliste», confie le jeune créateur français à quelques heures de son défilé à Casablanca. Diplômé de l'Ecole supérieure des arts appliqués Duperré, il travaille tout d'abord chez Jean-Charles de Castelbajac, Dice Kayek et Stella Cadente avant de lancer sa première collection en tant que jeune créateur en 1998. «Je compare la mode à la religion. On ne décide pas. Il y un don de soi, on se marie avec la mode, on ne s'arrête jamais. Quand on a termine, il faut commencer une nouvelle saison. Des fois cela fonctionne, des fois cela fonctionne moins bien. Il faut s'adapter». Imprégné par le monde du 7ème Art et fan du cinéma asiatique, il se fait une place au Festival de Cannes certes, mais également au Festival international du film de Marrakech depuis 5 ans. Lors de son passage à Casablanca, il présente sa nouvelle collection «Miss Polly», inspiré par du film «Qui êtes-vous, Polly Maggoo?», de William Klein. «J'ai adapté cet univers au mien. C'est habillé, assez coloré, avec des robes de tapis rouges ou de cocktail mais auxquelles j'ajoute une touche 60's. On a pris un côté de «Barbarella», avec tout ce côté glamour-paillettes avec des robes géométriques, des détails de spirale, une touche de psychédélique sur des pièces fortes mais faciles à porter», avoue cet amoureux du vintage et des longues robes. Il se permet même une touche de broderie qui pourrait s'apparenter aux tenues marocaines, inspiré qu'il est par le caftan. Un Maroc d'ailleurs qu'il apprécie et dont les femmes sont pour lui une source d'inspiration. «Le Maroc est proche de la Côte d'Azur. Il y a la touche italienne et glamour. La Marocaine ne sort pas sans ses bijoux et ses accessoires, c'est impossible. À Paris, on est dans le minimalisme le plus total: jean, pas de maquillage. J'adore le caftan, il y a un travail de broderie très intéressant et un travail sur les couches et les superpositions.», explique Christophe Guillarmé. En plus des stars internationales, celui-ci a pris du plaisir à habiller des actrices marocaines comme Sonia Okacha, Asmae Khamlichi, Sarah Barzyk. Celui qui a habillé une figure presque inconnue il y a quelques années, et qui se retrouve maintenant sous les feux des projecteurs en la personne de Julie Gayet, se félicite d'avoir sauvé la soirée Dior d'Elsa Zylberstein. Il faut dire que Christophe Guillarmé est un travailleur acharné. Il se dit «carré» dans sa façon de travailler, aimant s'y prendre à l'avance et anticiper. «Je ne suis pas très anxieux dans l'inspiration parce qu'une collection en chasse une autre. Je ne suis pas du genre à changer de collection à la dernière minute, j'aime les choses carrées. Je garde les idées pour plus tard. J'annonce ce que je vais faire la saison suivante». En clair, le créateur ne semble jamais stressé. En plein essayage, quand tout le monde bouillonne, Christophe Guillarmé est calme et se prête volontiers au jeu de l'interview, même s'il est sollicité ailleurs. Cet amoureux des belles découvertes est toujours à l'affût des trouvailles dans les salons de tissus à Paris. Il aime le côté glamour et représentation de la mode mais son péché mignon reste la recherche, le travail en atelier, les associations d'idées et d'images afin de trouver les pièces qui feront passer le bon message. «Je suis assez tolérant en mode, je trouve toujours quelque chose d'intéressant. Aujourd'hui, c'est vrai que je suis plus épuré, je n'aime pas le côté trop de couleurs, trop de broderies des collections libanaises mis à part Elie Saab évidemment; aujourd'hui on va vers le chic».. Toujours plus chic, une mode qu'il veut spectaculaire mais facile à porter tout de même. Il souhaite d'ailleurs habiller Halle Berry, sophistiquée tout en restant naturelle. En attendant, le créateur français continue de présenter sa nouvelle collection au public avant d'atterrir aux Galeries Lafayette de Casablanca pour que les Marocaines puissent en profiter davantage. D'autres projets sont en cours : un festival de Cannes qui approche et une licence de bagagerie qui se confirme pour un créateur de mode chic, qui aime l'image, et cette dernière le lui rend bien...