Entre 2012 et 2013, la compagnie marocaine a enregistré sur la destination Cameroun une diminution de plus de 24% de sa fréquence et du nombre de ses passagers. L'Autorité aéronautique du Cameroun a publié la semaine dernière son bulletin statistique sur le transport aérien au Cameroun entre 2011 et 2013. Il en ressort que les activités de la Royal Air Maroc ont connu une baisse entre 2012 et 2013, aussi bien du point de vue du nombre de mouvements de ses avions sur le Cameroun que sur le nombre de passagers et le volume de fret qu'il a transporté à destination ou au départ de ce pays. Au cours de l'année qui vient de s'écouler, les avions de la compagnie aérienne marocaine ont effectué un total de 800 mouvements sur le Cameroun où ils desservent deux plateformes : les aéroports internationaux de Douala et de Yaoundé. Ce chiffre représente une baisse de l'ordre de 25% par rapport à 2012 où la compagnie avait atteint 1.064 atterrissages et décollages confondus. De toutes les compagnies qui desservent le Cameroun, la RAM est d'ailleurs, sur ce plan, la compagnie qui a connu la plus forte réduction de ses activités entre 2012 et 2013. Cet important recul s'observe aussi dans le segment du transport des passagers, pratiquement dans les mêmes proportions. Puisqu'en 2013, la compagnie a transporté un total de 40.384 passagers, ce qui représente une régression de 24,25% par rapport à 2012 où le transporteur avait fait voyager 53.318 personnes. Mais, c'est dans le compartiment du fret que la baisse est la plus importante, puisqu'elle est d'environ 57%. En effet, si en 2012, la RAM a transporté 84,43 tonnes de fret, elle n'en a charrié que 36 tonnes en 2013. Cette contreperformance de la RAM intervient pourtant dans un contexte qui a connu globalement une croissance en 2013. Ainsi les fréquences de vols ont connu une augmentation de 10% pour se situer à 29.781. Idem pour le transport des passagers qui, en croissance lui aussi de 10%, a atteint 1.156.815 personnes. «Ces résultats, indique l'Autorité aéronautique, trouvent leur explication dans l'augmentation générale du taux de croissance enregistré ces dernières années par les économies des pays africains (...). Cette embellie s'est donc traduite mécaniquement en 2013 sur les plateformes aéroportuaires par l'augmentation des fréquences de vol de certaines compagnies». Parmi ces compagnies, on retrouve Brussels Airlines. Si le transporteur belge a vu ses mouvements baisser de 12% en 2013, son nombre de passagers a crû de 18 % et son volume de fret de 30%, ce qui lui garantit la deuxième place sur le marché du transport des passagers, avec 14% de parts. Ce marché est dominé par Air France, avec 22%. Malgré une diminution de 3% du nombre de ses passagers, la compagnie hexagonale a enregistré une augmentation de la somme de ses mouvements et de son volume de fret, respectivement de 18% et 7%. En troisième position vient la compagnie nationale camerounaise Camair-Co, qui détient 11% de part de marché des passagers, malgré une contreperformance (-2%) en 2013. Avec ses résultats, la RAM, pour sa part, ne totalise que 5% des passagers transportés au Cameroun en 2013, ce qui la place au 7e rang derrière des agences comme Ethiopian Airlines, Turkish Airlines ou encore Kenya Airlines ; mais devant South African Airways. La croissance du transport aérien enregistrée au cours de l'année 2013 pourrait bien se poursuivre en 2014, compte tenu des mutations en cours sur le segment des vols internationaux et sur celui des liaisons domestiques. À l'international, après Douala, Yaoundé et Garoua, le pays vient en effet de se doter de son quatrième aéroport international à Maroua, dans l'extrême-nord du pays. À l'échelle locale, l'aéroport de Ngaoundéré vient d'être rouvert au trafic après quelques années de fermeture. Un autre aéroport qui devra très prochainement reprendre du service est celui de Bafoussam dans l'ouest. À en croire le ministre des Transports Robert Nkili en visite dans la localité, cette plateforme sera desservie dès le mois de juin 2014 avec une fréquence de trois vols par semaine. Thierry Ekouti, Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Retour à la raison... Une réunion des représentants des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) s'est tenue en début de semaine dernière à Douala. La réunion portait une fois de plus sur la négociation des accords de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne. À cette occasion, le secrétaire général adjoint du ministère de l'Economie du Cameroun a annoncé que la nouvelle option retenue par le gouvernement était celle de la négociation d'un accord régional complet, c'est-à-dire une négociation incluant l'ensemble des 10 pays de cette sous-région (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RDC, Rwanda, Sao Tomé et Principe, Tchad). Cette nouvelle position de l'un des pays leaders de la sous-région est un soulagement pour l'ensemble des Etats membres, qui restaient sur la dernière annonce du commissaire européen au Commerce, qui, après des entretiens en novembre 2013 avec des membres du gouvernement camerounais, avait confié à la presse que le Cameroun avait décidé et promis de ratifier un APE individuel d'ici octobre 2014. Le soulagement vient de ce que cette approche garantit au moins la survie de la CEEAC et la poursuite du processus d'intégration dans cette partie du continent. La négociation d'un accord régional est d'ailleurs la démarche prescrite par l'Union africaine aux pays du continent. Cependant, il ne faudrait pas encore crier victoire, car rien n'indique que la position du Cameroun ne changera pas de nouveau d'ici octobre 2014.