À l'heure où les critiques fusent à l'international vis-à-vis des agences de notation, c'est une compagnie d'assurance marocaine qui vient de faire les frais des jugements sévères de ces organismes. Comme rapporté dans notre précédente édition, la Société centrale de réassurance, garante du secteur des assurances au Maroc, vient de voir sa note se dégrader de la part de Standard & Poors. C'est notamment au niveau du risque de contrepartie monétaire à long terme que la SCR a été dégradée de BBB+ à BBB, avec néanmoins des perspectives maintenues stables. Selon l'agence de notation, la SCR vient de faire les frais de la dégradation de la notation globale du Maroc annoncée le 13 juillet dernier. «Nous considérons que la SCR est une entité liée au gouvernement. La cote de la SCR reflète notre opinion que la société peut compter sur l'appui du gouvernement en cas de détresse financière», explique-t-on au sein de Standard & Poors. Cette évaluation qui aurait été favorable à une meilleure notation de la SCR dans d'autres contextes s'avère aujourd'hui pénalisante vu que la démarche de S&P est de corréler la note de pareilles sociétés à la notation de la monnaie locale à long terme du pays souverain. C'est la raison pour laquelle la SCR a donc été dégradée à BBB- juste après que le Maroc s'est vu attribuer la même notation. Par ailleurs, «notre évaluation du profil de la SCR sur le crédit stand-alone (NDLR : les engagements que la SCR peut supporter sans recours à l'aide du gouvernement) reste inchangée à 'BBB'», ajoutent les experts de l'agence de notation. Ces derniers relativisent également leur dégradation de la note de la SCR par l'annonce de leur optimisme quant à l'aptitude de la société de réassurance à assumer son rôle de fournir une protection pour certains risques parmi lesquels ceux des catastrophes naturelles. De même, «nous considérons que le lien intégral SCR avec le gouvernement marocain, qui se traduit par la garantie complète sur le bilan de la société, restera inchangé au cours des deux prochaines années», ajoute-t-on auprès de l'agence de notation. Pour rappel, la note souveraine du Maroc permet néanmoins aux investisseurs de croire en les capacités du royaume à honorer sa dette extérieure auprès de ses créanciers. Le montant de cette dette est pour rappel de 23 milliards de dollars (plus de 160 milliards de DH). En outre, l'agence américaine s'avère finalement rassurante. S&P prévoit entre autres une croissance de 5% du PIB en 2011. Une évolution qui résulte des bons résultats enregistrés au niveau de l'agriculture, un secteur qui devrait accroître sa production de 7% selon S&P.