Le BDO vient de publier une étude sur la transmission d'entreprises dans laquelle il énumère un certain nombre de recommandations. Ces dernières, inspirées d'un travail de benchmarking international, devraient permettre de faciliter le processus pour les patrons de PME La transmission d'entreprises est au Maroc une tendance de plus en plus courante dans les PME nationales. Transmettre son entreprise à ses enfants est un exercice en apparence anodin, mais il requiert en réalité toute une préparation et une période de transition à gérer rigoureusement. Dans une étude récemment menée par BDO (Cabinet d'audits, conseils et d'expertises comptables), un certain nombre de recommandations ont été énumérées pour améliorer les conditions dans lesquelles la transmission d'entreprises est réalisée. Dans ce sens, les experts en appellent à la mise en place au Maroc d'un organe de suivi et de pilotage de la stratégie liée à la transmission. Ce dernier serait piloté conjointement pas l'ANPME, l'Ordre des experts-comptables (OEC), GPBM, CGEM et BDO. Sur un autre niveau, l'étude note des failles dans la formation des repreneurs-cédants. Dans ce sens, le BDO recommande la transmission d'entreprises ciblant les futurs repreneurs et cédants sur la problématique de la transmission d'entreprises. Ce travail permettra alors aux futurs repreneurs faisant partie du comité de famille d'une PME de mieux gérer le processus de transmission. Ajouter à cela la mise en place d'une certification professionnelle des consultants sur la transmission d'entreprises au regard du besoin exprimé par les entreprises familiales. Ce procédé devra de surcroît connaître l'implication de nombreux acteurs tels que les organismes et associations entrepreneuriales (OEC, CGEM, banques, BDO, CJD), les cabinets de formation, le ministère de l'Education nationale, l'OEC et l'OFPPT. Dans le cadre des cursus universitaires et programmes d'enseignement des écoles privées, le BDO propose la création de cursus de formation adaptés à la problématique de la transmission d'entreprises et plus précisément sur les techniques de négociation et sur le développement des qualités interpersonnelles requises pour réussir ce type d'opérations (empathie, écoute et négociation). Echanges de données Comme son nom l'indique, la transmission d'entreprises est un processus qui concerne une entreprise, le plus souvent familiale. La nature même de ces structures fait qu'elles sont généralement gérées par les membres d'une même famille, ce qui suppose une certaine gestion intra-muros. Cette situation crée dans de nombreux cas un isolement de ces chefs d'entreprises qui pour mener à bien ce processus ont besoin de retours d'expériences desquels ils peuvent tirer des enseignements. C'est dans ce sens que le BDO souligne la «difficulté d'obtention d'informations quantitatives et qualitatives sur le marché de la transmission d'entreprises». Plus encore, une problématique vient se greffer à ce blocage, à savoir celle du financement de cette opération. En effet, transmettre une entreprise a un coût et il serait aujourd'hui nécessaire d'ouvrir des possibilités de financement pour les opérations de transmission d'entreprises, qui restent à ce jour limitées. «Le coût du financement du rachat d'une entreprise par un acquéreur est prohibitif», notent les experts. Toutes ces recommandations laissent donc entendre un réel travail de réforme et de sensibilisation du processus de transmission d'entreprises. Des moyens devront être mis en œuvre afin d'accompagner les patrons de PME à réussir cette opération. Une opération qui rappelons-le nécessite un travail de préparation des années avant ladite transmission...