Il n'y a pas que le PIB qui croît en Afrique. Les grosses fortunes aussi progressent, creusant de plus en plus les écarts et inégalités entre les différentes couches sociales dans les économies africaines. C'est ce qu'indiquent les chiffres de l'étude publiée la semaine dernière par le cabinet Cap Gemini, co-réalisée avec le gestionnaire de fortune canadien RBC Wealth Management, et dont plusieurs médias du continent ont relayé, non sans une certaine fierté. Selon ce document, en effet, le patrimoine des individus fortunés africains aurait en effet augmenté de 7,3% en 2013, pour atteindre 130 milliards de dollars, et devrait rester sur un rythme de croissance de 6% par an d'ici 2016. Le nombre d'Africains détenant au moins un patrimoine évalué à un million de dollars a, de fait, augmenté l'an passé de 7,3% par rapport à 2012. D'ici 2016, la richesse des HNWI africains devrait augmenter de 6% par an, selon la même étude. Ce que les médias ignorent c'est qu'en dépit d'une décennie de forte croissance, l'Afrique ne détient toujours pas plus de 1% des richesses mondiales. De même, plus de 90% de ces richesses sont encore entre les mains d'une poignée de chanceux Africains. Le verre est donc loin d'être rempli pour forcer un regard optimiste sur la situation de répartition des richesses dans les économies africaines. La croissance inclusive, que tant de personnes appellent de leur vœu, tarde encore à se manifester. Seules quelques rares exemples de redistribution efficiente des richesses nationales existent. Du chemin reste encore à parcourir....